Qu’est-ce que l’histoire immédiate ? (2010)

samedi 9 octobre 2010.
 
Cet article vient d’être publié dans le n° double 37-38/2010 des Cahiers d’histoire immédiate, publiés par le GRHI, Toulouse, juillet 2010, numéro spécial "Vingt ans d’histoire immédiate, hommage à Jean-François Soulet", 558 p. (Voir pp. 41-49). Il reprend et développe un article antérieur publié dans le numéro spécial de la même revue consacré au colloque organisé par le GRHI Bilan et perspectives de l’histoire immédiate (5-6 avril 2006), n° 30-31, automne 2006-printemps 2007 (introduction, pp. 5-9).

L’expression « histoire immédiate » est utilisée aujourd’hui, en concurrence ou en synonymie avec celle d’ « histoire du temps présent », qui est néanmoins plus utilisée, comme on peut s’en rendre compte en cherchant les deux appellations sur Google. Mais que signifie-t-elle exactement, et ces deux expressions sont elles vraiment synonymes ? Pour répondre à ces questions, deux approches peuvent être suivies. D’abord une rapide histoire du contenu de l’expression « histoire immédiate ». Puis une analyse partant de la définition qu’en a donnée Jean-François Soulet, le fondateur de notre Groupe de recherche en histoire immédiate (GRHI).

L’expression « histoire immédiate », en français, est signalée à partir du début des années 1960. Deux auteurs lui ont alors donné une notoriété particulière : le journaliste et biographe Jean Lacouture, puis le sociologue et militant Benoît Verhaegen

Il n’est plus besoin de présenter longuement Jean Lacouture qui, tout en exerçant son métier de journaliste-reporter aux quatre coins du monde (pour Combat, Le Monde, France-Soir, et Le Nouvel Observateur), est devenu l’un des grands maîtres de la biographie (Nasser, Hô Chi Minh, Germaine Tillon, François Mitterrand, Mendès France, De Gaulle, Mauriac, Blum...). Désireux de prolonger les enquêtes des journalistes sur les événements et les problèmes très contemporains par des ouvrages de qualité, il a fondé, aux éditions du Seuil, dès le début des années soixante, une collection dont le nom devait populariser l’expression L’histoire immédiate. « Je tiens à préciser que je ne suis pas l’inventeur du concept d’histoire immédiate », dit-il, la formule étant due à l’éditeur du Seuil Paul Flamand. Cette collection, riche de près de 100 ouvrages, est fondée sur deux principes plus ou moins développés : reconstituer l’histoire qui surgit très peu de temps après l’événement, éclairer l’origine des textes qui la fondent. Mais s’il plaide pour que la période la plus contemporaine soit soumise à une investigation rigoureuse, ce n’est pas pour autant qu’il opère une assimilation entre les pratiques respectives de l’historien contemporanéiste et du journaliste : « Quand, écrit-il, l’historien s’avance bardé de ses diplômes, juché sur une chaire, armé de sa « science » ou mieux de sa méthode, le journaliste se faufile en brandissant une carte de presse dont l’attribution est plus arbitraire encore que les parchemins dont il vient d’être question. Mais - c’est l’un de ses drames - il lui arrive de se prendre pour un historien. Plus il vieillit, plus il s’assimile à ce frère supérieur. Et plus il se voit contraint de remettre en perspective ses écrits, de mesurer ses erreurs immédiates, et, pire encore, les effets à long terme des interventions, commentaires et campagnes du reporter ou de l’éditorialiste qu’il a été » [1]. Sa conception de l’histoire immédiate est donc très modeste, et respectueuse du travail des historiens dont il ne conteste pas le bien fondé.

Benoît Verhaegen est sans doute moins connu en France, sauf dans le milieu des sociologues et des militants marxistes. Il a pourtant donné à la notion d’histoire immédiate une définition beaucoup plus élaborée dans son livre intitulé Introduction à l’histoire immédiate [2], paru en 1974 aux Editions Duculot à Gembloux (Belgique), et ses disciples lui ont apporté des éclairages complémentaires dans le volume d’hommage intitulé Le Zaïre à l’épreuve de l’histoire immédiate [3], publié chez Karthala en 1993.

Benoît Verhaegen est un sociologue, avec une solide formation d’économiste, qui a fait ses études à l’Université de Louvain. Dès 1959, ayant soutenu sa thèse, il a obtenu un poste au Congo belge, ce qui lui a permis d’être un témoin direct de la décolonisation particulièrement mouvementée du pays, et de vouloir unir la science à l’action, ou tout au moins à la participation à l’histoire en train de se faire. Benoît Verhaegen est en effet un marxiste convaincu, croyant à la scientificité du marxisme, qui en fait d’après lui une science humaine totale, permettant d’unir la pensée et l’action. On peut résumer son attitude par la célèbre formule de Karl Marx : « Les philosophes n’ont fait qu’interpréter le monde de diverses manières ; ce qui importe, c’est de le transformer » [4]. L’auteur ne cache nullement la très grande audace philosophique et politique de son projet : « Deux traits caractérisent cette discipline au confluent de l’histoire, de l’anthropologie et de la sociologie : elle entend d’une part renverser la traditionnelle relation univoque entre le savant et l’objet de la connaissance, relation fondée sur la passivité de l’objet et sur une distance maximale entre lui et le savant, et lui substituer une relation d’échanges impliquant la participation réelle de l’objet - en tant qu’acteur historique - à sa propre connaissance et à la limite la disparition du savant en tant qu’individu ; d’autre part, et corrélativement, la méthode d’Histoire immédiate se veut résolument orientée vers une pratique sociale et politique et engagée dans une transformation révolutionnaire du monde » [5]. Orientation à laquelle il se montre toujours fidèle dans la conclusion de son article en 1993 : « il est évident que la vérité ou le sens que l’Histoire immédiate dégage du présent est une vérité politique et qu’elle débouche sur un engagement politique. Le sort de la méthode semble donc lié à l’avenir politique de la société » [6].

Cette conclusion s’impose-t-elle à tous ceux qui se réclament de l’histoire immédiate ? Personnellement, je n’arrive pas à m’en convaincre, tant la confiance de Benoît Verhaegen en la scientificité du marxisme me semble avoir été démentie - tout particulièrement depuis 1989 - par l’effondrement ou le détournement du marxisme appliqué dans les pays où il était au pouvoir. Il me semble plutôt qu’une frontière infranchissable sépare l’histoire du passé, même très proche ou « immédiat », et l’élaboration de l’avenir dans le présent qui est le but de la politique, et que vouloir effacer cette frontière infranchissable relève de l’utopie et non de la science. Benoît Verhaegen semble d’ailleurs le reconnaître implicitement en terminant ses textes par des questions sans réponse. Son effort intellectuel très exigeant me paraît reposer sur un acte de foi respectable dans la valeur du marxisme - que les partis qui s’en réclamaient ont invoqué pour justifier leurs actes beaucoup plus qu’ils ne l’ont sérieusement appliqué.

La démarche de l’histoire immédiate à la limite du passé et du présent me semble bien mieux représentée par L’étrange défaite de Marc Bloch [7], témoignage d’un historien sur les plus récents événements vécus par l’auteur en tant que citoyen, et prélude à son engagement dans l’action pour contribuer à produire un avenir meilleur au risque de sa vie. Il y a des situations où l’exercice de l’histoire en tant que discipline intellectuelle ne peut qu’être suspendu pour laisser la place à l’engagement dans l’Histoire en train de se faire, ce qui n’est pas la même chose. Mais l’histoire immédiate (ou presque immédiate) n’en existe pas moins en tant qu’histoire à part entière, comme nous essaierons de le démontrer plus loin.

Jean-François Soulet est aujourd’hui l’historien le plus connu pour sa pratique revendiquée de l’histoire immédiate [8], à la fois par son œuvre personnelle orientée principalement vers l’histoire des systèmes communistes et des pays ex-communistes [9], et par son rôle de fondateur (en 1989) et de directeur (jusqu’en 2004) du Groupe de recherche en histoire immédiate (GRHI) de l’Université de Toulouse-Le Mirail, le seul groupe de recherche en France qui se réclame officiellement de cette notion. La définition qu’il en donne est souple, et prouve qu’il ne prend pas la formule à la lettre, mais se réclame d’une histoire assumant la totalité du champ du contemporain : « Pour qu’il y ait histoire, il faut en effet un temps de recherche et de réflexion, donc un certain délai. Si néanmoins (...) nous reprenons l’expression histoire immédiate (...) ce n’est donc pas au sens strict, mais au sens large, comme synonyme de proche, et comme antonyme de distant et d’éloigné.  » Ce qui lui permet de répondre à la question : «  Pourquoi ne pas lui préférer l’expression ‘temps présent’ », dont se réclame un célèbre institut du CNRS ? « En premier lieu, parce qu’elle non plus ne nous paraît pas plus satisfaisante que celle d’histoire immédiate. Parler de temps présent pour évoquer la Deuxième Guerre mondiale ou même la guerre d’Algérie n’est guère convaincant. En outre, nous souhaitons nous démarquer des chercheurs qui limitent la période dite du temps présent à la date butoir de l’accessibilité aux archives publiques (trente ans le plus souvent) ; au-delà, ce serait, selon eux, l’aventure, la navigation à vue, bref le lieu de tous les risques ». Et c’est à partir de cette réflexion qu’il nous propose la définition suivante : « Au total, nous entendons donc par histoire immédiate l’ensemble de la partie terminale de l’histoire contemporaine, englobant aussi bien celle dite du temps présent que celle des trente dernières années ; une histoire qui a pour caractéristique principale d’avoir été vécue par l’historien ou ses principaux témoins » [10].

La définition proposée répond habilement à la première objection qui vient à l’esprit : en effet, l’histoire ne peut pas être « immédiate » parce qu’elle a besoin d’un minimum de temps pour se faire. L’expression « histoire du temps présent » n’échappe pas non plus à la même critique, et ne doit donc pas davantage être prise à la lettre. Mais la référence au délai d’ouverture des archives publiques, soit trente ans depuis la loi de 1979, encore jugé nécessaire par beaucoup d’historiens pour faire un vrai travail d’histoire, suscite des interrogations. Si l’histoire immédiate englobe aussi bien l’histoire du temps présent que celle des trente dernières années, cela semble vouloir dire que cette histoire immédiate commence en 1939, puisque c’était le point de départ des recherches de l’IHTP, suivant lequel le monde actuel était né de la Deuxième Guerre mondiale. L’histoire « immédiate » ainsi définie concernait donc une quarantaine d’années lors de la fondation de l’IHTP en 1978 [11], et un demi-siècle lors de la fondation du GRHI en 1989. Dès lors, la définition de l’histoire immédiate paraît fâcheusement ambiguë, et la définition proposée par Jean-François Soulet aggrave encore cette ambiguïté sur la durée de la période qu’elle couvre.

En effet, suivant que l’histoire dont il s’agit a été vécue par l’historien ou par ses principaux témoins, et suivant l’âge de l’un et des autres, il ne s’agit pas de la même histoire. Un jeune historien débutant qui étudie des événements encore tout récents fait bien de l’histoire « immédiate » (ou presque immédiate si l’on tient compte du temps minimum indispensable pour l’enquête et pour la réflexion historique du chercheur). Mais si ce chercheur approche de l’âge de la retraite et s’il s’adresse à des témoins encore plus âgés que lui avant qu’ils aient tous disparu, il ne s’agit pas de la même histoire. C’est en fait une histoire qui se rapproche et peut se combiner avec l’histoire traditionnelle fondée avant tout sur des sources écrites, et notamment sur les archives publiques, qui sont normalement consultables au bout de trente ans suivant la loi de 1979 encore en vigueur en France [12]. Autant l’appellation « histoire immédiate » convient évidemment au premier cas, autant elle ne convient pas au second. Peut-on donc rassembler ces deux types d’histoire sous la même dénomination ? Il semble bien que non.

Et pourtant, ces deux types d’histoire à première vue si différents conservent bien un point commun : la présence de témoins dont les historiens ont besoin en tant que sources, et qui peuvent éventuellement en contester les conclusions s’ils les estiment mal fondées, ce qui peut imposer un dialogue contradictoire entre l’historien et ses sources vivantes. Ce dialogue peut embarrasser des témoins qui n’arriveraient pas à répondre clairement aux questions précises des historiens, comme on l’a vu lors d’un débat entre les époux Aubrac et plusieurs éminents spécialistes de la Deuxième Guerre mondiale [13] ; mais il peut aussi mettre en difficulté un jeune historien débutant contredit par un témoin sûr de sa mémoire et de ses documents à l’appui. En tout cas, c’est bien cette possibilité de confrontation entre les historiens et les témoins qui définit mieux que tout autre critère une période particulière de l’histoire : l’histoire contemporaine au vrai sens du mot. Non pas une période fixe commençant à une date donnée, comme la période dite contemporaine partant du 14 juillet 1789, événement historique dont tous les témoins sont morts depuis longtemps - même si cette date a vraiment ouvert une époque de notre histoire politique nationale dont nous ne sommes toujours pas sortis - mais une période cursive d’environ un siècle (au grand maximum [14]) dont il subsiste encore des témoins vivants.

Cette période relativement longue réunit des représentants de plusieurs générations qui n’ont pas tous vécus les mêmes événements, et qui ne les considèrent pas tous du même point de vue, comme on peut le constater aujourd’hui encore en croisant des anciens combattants marocains de la fin de la Deuxième guerre mondiale séjournant à Bordeaux pour toucher leur pension à taux plein. Dans cette optique on peut estimer, comme le faisait Adolphe Thiers dans son Histoire de la révolution française parue en 1823, que trente ans est la meilleure distance pour considérer les événements historiques : « Il est temps que des écrivains appartenant à la génération actuelle et ne tenant à la Révolution que par le commun intérêt de la justice et de la liberté se fassent enfin les historiens de cette époque mémorable et nous en retracent l’utile et instructif souvenir. Si le moment est difficile, peut-être même périlleux pour les écrivains, il est extrêmement favorable à la recherche de la vérité. Assez éloigné des événements pour permettre de les bien juger, il ne l’est pas assez pour que les témoins oculaires aient disparu. On peut encore s’entretenir avec les acteurs eux-mêmes, leur adresser de nombreuses questions auxquelles les livres ne répondent jamais, s’instruire de cette foule de détails qui ne s’écrivent pas et qu’il faut cependant connaître pour bien comprendre les événements. Mais le temps presse et il faut se hâter, car chaque jour nous voyons disparaître un de ces membres de la génération de 1789 » [15]. Et dans sa préface, il se risquait à écrire : « Peut-être le moment où les acteurs vont expirer est-il le plus propre à écrire l’histoire : on peut recueillir leur témoignage sans partager toutes leurs passions » [16]. Cette distance jugée idéale correspond exactement au délai de 30 ans que la loi de 1979 continue de fixer à l’ouverture des archives publiques en France (sauf exceptions, relevant de délais particuliers plus longs, allant de 60 à 150 ans). Mais peut-on pour autant appeler « histoire immédiate » celle d’événements vieux de près d’un tiers de siècle ? Il ne me le semble pas. Comment donc résoudre cette contradiction ?

La solution du problème paraît être la suivante. L’histoire contemporaine, comme toute période historique, s’insère entre deux limites chronologiques. La limite initiale correspond, non pas au 14 juillet 1789, mais à une limite cursive d’environ un siècle avant le présent, qui se déplace en même temps que nous [17]. La période antérieure ne devrait donc plus être appelée « époque contemporaine », puisque cette expression désigne la période dont il existe encore des témoins vivants. C’est d’ailleurs à cause de cette fâcheuse ambiguïté que des historiens ont jugé utile d’inventer l’expression « histoire du temps présent » pour désigner la partie la plus proche de l’histoire contemporaine, c’est à dire l’histoire contemporaine au sens strictement étymologique de l’expression, celle dont nous sommes contemporains et dont nous pouvons encore interroger d’autres contemporains.

Quant à la limite la plus récente, elle peut très bien être qualifiée d’« histoire immédiate » sous réserve que cette histoire ne peut pas être « immédiate » au sens littéral du mot. Mais ce délai minimum nécessité par la recherche et la réflexion doit-il être fixé à 30 ans pour coïncider avec l’ouverture de la plus grande partie des archives publiques ? Non, parce que l’exhaustivité des sources est un idéal irréaliste, étant donné qu’il y a toujours une masse de sources immédiatement disponibles largement suffisante pour occuper les historiens qui le veulent [18], et que le jour où toutes les archives publiques seront ouvertes, les derniers témoins auront tous disparu. De plus, l’idée suivant laquelle les historiens doivent laisser refroidir les cendres encore brûlantes des derniers événements ne tient pas compte du fait que leur dépassionnement demande un temps variable suivant les événements en question, mais aussi suivant les rapports divers qu’entretiennent avec eux les témoins et les historiens. Et enfin, il est très naïf de vouloir laisser le monopole de la connaissance de l’immédiat aux journalistes, alors que toutes les sciences humaines, sauf l’histoire, travaillent dans le présent [19] sans renoncer à leur scientificité proclamée. Pourquoi donc les historiens ne pourraient-ils pas, pour leur part, se donner pour tâche de réaliser un travail scientifique dans un temps très court [20], en s’appuyant sur leur connaissance du temps long ?

En réalité, la possibilité et la nécessité d’une histoire immédiate ont été prouvées, à partir de 1989, par l’effondrement soudain du bloc soviétique en Europe orientale, qui a obligé les historiens à mettre à jour au plus tôt leurs connaissances en les confrontant à l’épreuve de changements très rapides. Et ce n’est pas un hasard si l’histoire immédiate de Jean-François Soulet et son groupe de recherche sont apparus à ce moment précis. De même, ce n’est pas un hasard si les fondateurs de l’Institut d’histoire du temps présent [21], créé au tout début des années 1980, ont été conduits par les événements précipités de 1989-1991 à réviser leur première définition de leur champ d’étude (qui voyait dans la Deuxième guerre mondiale la « matrice du temps présent » [22]), et à reconnaître l’histoire immédiate comme une histoire très contemporaine étroitement apparentée à cette histoire du temps présent [23].

Guy Pervillé

La revue Cahiers d’histoire immédiate, publiée dans le cadre de la collection Méridiennes du groupe de recherche FRAMESPA, est disponible par abonnements(France : 30 euros, étudiant : 20 euros, bibliothèques : 40 euros, étranger : 45 euros) pour deux numéros par an. Les demandes d’abonnement sont à adresser à : GRHI, Pavillon de la recherche, 5 allées Antonio Machado, 31058 TOULOUSE CEDEX 9, accompagnées d’un chèque bancaire libellé à l’ordre de : Régisseur du CPRS de l’UTM.

[1] Jean Lacouture, Enquête sur l’auteur, Arléa, 1989, pp. 215-216.

[2] Benoît Verhaegen, Introduction à l’histoire immédiate, Editions J. Duculot, B-5800 Gembloux (1974), 200 p.

[3] Le Zaïre à l’épreuve de l’histoire immédiate, hommage à Benoît Verhaegen, sous la direction de Jean Tshonda Omasombo, Paris, Karthala, 1993, 310 p. Voir surtout la troisième partie, « L’histoire immédiate », et notamment la dernière contribution, « Principes et pratiques de l’histoire immédiate en Afrique », par Benoît Verhaegen.

[4] Karl Marx, thèse XI sur Feuerbach, De l’abolition de l’Etat à la constitution de la société humaine, Œuvres, t. III, Gallimard, La Pléiade, Paris, 1982, p. 1033.

[5] Introduction à l’histoire immédiate, op. cit., pp. 189-190.

[6] Le Zaïre à l’épreuve de l’histoire immédiate, op. cit., p. 298.

[7] L’étrange défaite, témoignage écrit de juillet à septembre 1940, Paris, Société des Editions Franc-Tireur, 1946, repris dans Marc Bloch, l’Histoire, la Guerre, la Résistance, édition établie par Annette Becker et Etienne Bloch, Paris, Gallimard, 2006, pp. 519-653.

[8] Il a publié sur cette notion d’histoire immédiate :
-  (avec Sylvaine Guinle-Lorinet) un manuel méthodologique et pratique consacré à l’histoire mondiale des vingt dernières années (Précis d’histoire immédiate, Coll. U, A.Colin, 1989) ;
-  aux Presses Universitaires de France, dans la collection Que-sais-je- ? (n°2841), L’histoire immédiate, 1994 ;
-  (avec Sylvaine Guinle-Lorinet), Le monde depuis la fin des années 1960, Coll. U, A Colin, 1998.

[9] Dans ce cadre, il s’est spécialement intéressé à l’évolution des pays communistes, notamment au développement des formes oppositionnelles à l’intérieur de la société civile, et a publié :
-  avec Jean Chiama- une Histoire de la dissidence. Oppositions et révoltes en URSS et dans les démocraties populaires, de la mort de Staline à nos jours (Le Seuil, 1982) ;
-  La mort de Lénine. L’implosion des systèmes communistes (Armand Colin), 1991.
-  Histoire comparée des États communistes, de 1945 à nos jours (A. Colin, Coll. U. Histoire, 1996) (traduction en roumain, éditions Polirom, Iasi, 1998).
-  L’Empire stalinien, l’URSS et les pays d’Europe de l’Est depuis 1945, (Livre de poche, LGF), 2000.

[10] Jean-François Soulet, L’histoire immédiate., op. cit., 1994, avant-propos, pp. 3-4.

[11] Voir le dossier sur l’histoire du temps présent publié dans Historiens et géographes n° 287, décembre 1981, pp. 417-447.

[12] Le délai était auparavant d’un demi-siècle, ce qui facilitait la distinction entre l’histoire du temps présent-histoire immédiate et l’histoire dite contemporaine.

[13] Voir le texte intégral du débat, « Les Aubrac et les historiens », dans Libération du mercredi 9 juillet 1997.

[14] Le dernier ancien combattant français de la Grande Guerre, Lazare Ponticelli, n’a pas attendu un siècle après sa fin pour disparaître en 2008.

[15] Cité par J.-F. Soulet, et S. Guinle Lorinet, Précis d’histoire immédiate, Le monde depuis la fin des années 60, Paris, Armand Colin, 1989, p.22.

[16] Cité par Alistair Horne, Histoire de la guerre d’Algérie, Paris, Albin Michel, 1980, p.13.

[17] La revue Relations internationales, fondée par Jean-Baptiste Duroselle en 1974, donnait alors comme limite à son champ d’étude le siècle écoulé. Cela signifie que, depuis cette date, le point de départ s’est déplacé de plus d’un tiers de siècle pour se rapprocher aujourd’hui du début de la Grande Guerre.

[18] La meilleure preuve de ce fait est la thèse monumentale de Hartmut Elsenhans, Frankreichs Algerienkrieg, soutenue et publiée en Allemagne en 1974, mais dont la traduction française (La guerre d’Algérie 1954-1962, la transition d’une France à une autre, le passage de la IVème à la Vème République, n’a été publiée qu’en 2000 aux éditions Publisud (1072 p., avec la très riche préface de Gilbert Meynier).

[19] Quand ce n’est pas le cas, on précise « géographie historique », « histoire du droit » , « histoire de l’art », « histoire économique », etc...

[20] Voir par exemple mes deux contributions au colloque Bilan et perspective de l’histoire immédiate, (5-6 avril 2006), Cahiers d’histoire immédiate, n° 30-31, automne 2006-printemps 2007, intitulées « L’histoire immédiate de la relation franco-algérienne : vers un traité d’amitié franco-algérien ? » (pp. 165-186), et « La confrontation mémoire-histoire depuis un an (2005-2006), (pp. 397-410).

[21] René Rémond, principal inspirateur de la création de l’IHTP, a répondu à deux invitations du GRHI, pour la journée d’hommage à Jean Rives dont il a préfacé les actes (Histoire et littérature au XXème siècle, mélanges offerts à Jean Rives, Toulouse, Sources et travaux d’histoire immédiate, 2003, pp. 5-8), et pour le colloque Bilan et perspective de l’histoire immédiate (op. cit., pp. 17-20).

[22] Voir l’exposé de Pieter Lagrou, « De l’actualité de l’histoire du temps présent », et la réponse de Henry Rousso, « L’histoire du temps présent, vingt ans après », dans le Bulletin de l’IHTP, juin 2000, pp. 10-40.

[23] Henry Rousso, regrettant de ne pouvoir assister au colloque « Bilan et perspective de l’histoire immédiate », a répondu le 26 avril 2005 : « A mon sens, nous faisons tous de l’histoire très contemporaine au sens étymologique avec des prémisses et des sensibilités au temps quelque peu différentes, qui tiennent souvent aux objets sur lesquels nous travaillons ».



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