Articles publiés par la revue L’Histoire (depuis 1983)
Les articles que j’ai publiés depuis 1983 dans la revue L’Histoire sont disponibles sur son site internet intitulé : http://www.histoire.presse.fr/search/recherche/resultats.
Ma collaboration à cette revue m’avait été demandée en 1982 par son rédacteur en chef Stephane Khémis, mais j’avais alors décliné son offre parce que je croyais avoir des travaux plus urgents à faire. J’ai changé d’avis peu après à la suite d’une conversation avec mon collègue juriste de l’Université de Limoges Bernard Cubertafond, auteur du "Que sais-je ?" sur l’Algérie contemporaine. Lui ayant expliqué que l’idée couramment admise, même en France, sur le million de morts de la guerre d’Algérie était évidemment fausse, il m’a répondu que dans ce cas j’avais le devoir de dénoncer publiquement cette erreur si je ne voulais pas en être co-responsable. C’est pourquoi j’ai rédigé hâtivement mon premier article destiné à L’Histoire, sur le nombre de morts de la guerre d’Algérie, les 31 octobre et 1er novembre 1982. Par la suite, j’ai répondu favorablement à toutes les commandes d’articles sur la guerre d’Algérie faites par cette revue très lue par les historiens et enseignants d’histoire.
Liste chronologique de mes articles :
"Combien de morts pendant la guerre d’Algérie ?", L’Histoire, 1983, n° 53, pp. 89-92.
140 000, 500 000, 1 000 000, 1 500 000... Combien de morts, en réalité, pendant la guerre d’Algérie ?
Vingt ans après la fin de la guerre d’Algérie, le sol de ce malheureux pays livre encore des charniers. Celui de Khenchela, avec ses 1 000 ou 1 200 cadavres, est le plus important mais non le seul ni le dernier. Les polémiques relancées périodiquement par ces macabres découvertes ne font pas mieux connaître le lourd bilan de cette guerre. Les estimations les plus diverses continuent de s’affronter : elles varient du simple au décuple (de 141 000 à 1 500 000) sur le nombre des victimes algériennes. Dans une question aussi grave, une telle incertitude est inadmissible.
"Les morts de la guerre d’Algérie", L’Histoire, 1983, n° 56, pp. 98-101.
Vingt ans après, les passions ne sont pas éteintes. A la suite de l’article publié par « L’Histoire » (n°53) sur les morts de la guerre d’Algérie, nous avons reçu de nombreuses lettres contestant la version des faits présentée par Guy Pervillé.
"L’irrésistible ascension d’un mot romain : colonie", L’Histoire, 1983, n° 61, pp. 95-97.
Colonie... Il y a décidément des mots qui font fortune. Guy Pervillé a suivi la carrière ambiguë d’un terme romain qui a fini par signifier tout et son contraire.
"La guerre d’Algérie sans mythes ni tabous", L’Histoire, 1986, n° 93, pp. 14-26.
Vingt ans après la fin de la guerre d’Algérie, les passions ne sont pas éteintes. Pour expliquer ce dramatique épisode, il faut définir exactement le rôle joué par le peuple algérien dans le conflit. Pour les uns, l’insurrection déclenchée le 1er novembre 1954 exprimait la « volonté générale des Algériens ». Pour les autres, les « Français musulmans » furent les principales victimes de la « guerre subversive ». Guy Pervillé n’hésite pas à plonger au cœur de la controverse. Sans mythes ni tabous.
"Guerre d’Algérie : l’abandon des harkis", L’Histoire, 1987, n° 102, pp. 30-34.
« Traîtres » aux yeux des Algériens, qui en massacrèrent un grand nombre, abandonnés par la métropole, qui ne les considérait pas comme de « vrais » Français, les Harkis connurent un triste sort à la fin de la guerre d’Algérie. Devant les pièces de ce pénible dossier, Guy Pervillé conclut à la responsabilité directe du pouvoir gaulliste.
"Le terrorisme dans la guerre d’Algérie", L’Histoire, 1989, n° 119, pp. 34-41.
A partir de la fin 1956, le terrorisme fut l’arme essentielle du FLN. Beaucoup voient dans son succès la preuve de l’efficacité et de la légitimité de la violence. Selon Guy Pervillé, loin d’accélérer l’indépendance de l’Algérie, la terreur exercée par le FLN a au contraire prolongé inutilement la guerre.
"Le jour où De Gaulle a décidé l’indépendance de l’Algérie", L’Histoire, 1990, n° 134, pp. 30-35.
"Vous savez bien que tout cela finira par l’indépendance !" aurait déclaré De Gaulle à propos de l’Algérie dès 1044. "Vive l’Algérie ... française !" s’exclame-t-il en juin 1944. Alors, le Général a-t-il trompé ? Ou s’est-il trompé ? Quand a-t-il finalement arrêté l’indépendance algérienne ? Ne s’y est-il pas plutôt résigné ? Sur ces questions, les témoignages, les déclarations publiques et les confidences privées se contredisent le plus souvent. Guy Pervillé verse ici toutes les pièces au dossier.
"La France n’avait pas perdu la guerre...", L’Histoire, 1991, n° 140, pp. 96-102.
Comment la France a-t-elle pu perdre, en 1962, une guerre presque gagnée en 1960 ? Aux yeux de nombreux militaires, c’est le général de Gaulle qui en porte la lourde responsabilité. Pourtant, lui aussi croyait à la supériorité militaire de la France. Mais il savait que seule une solution politique pouvait régler définitivement le problème algérien.
Encadré "La France a sacrifié ses soldats musulmans", Ibid., pp. 122-123.
"Le jour où le FLN déclara la guerre à la France", L’Histoire, 1994, n° 181, pp. 54-63.
Dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre 1954, près de soixante-dix attentats et sabotages furent commis en une trentaine de points du territoire algérien. Ils causèrent sept morts et quatre blessés. Peu d’observateurs prirent au sérieux la revendication de ces attentats par un groupuscule algérien jusque-là inconnu, le FLN. Il allait pourtant gagner la guerre...
Voir le forum des lecteurs dans le n° 183, p. 85.
"Terrorisme et torture, la bataille d’Alger de 1957", L’Histoire, 1997, n° 214, pp. 70-77.
En octobre 1957, les « paras » du général Massu sortent vainqueurs de la bataille d’Alger, déclenchée neuf mois plus tôt contre les indépendantistes algériens. Les réseaux nationalistes semblent définitivement démantelés... Quarante ans après les faits, Guy Pervillé revient en historien, aussi objectivement que possible, sur l’événement : les mécanismes du terrorisme, la question du nombre des victimes. Et l’ampleur de la torture pratiquée par l’armée française.
"17 octobre 1961 : trois récits pour un massacre", L’Histoire, 1997, n° 216, pp. 6-8.
Le 17 octobre 1961, des dizaines de milliers de manifestants se rassemblaient à Paris, à l’appel du FLN, pour protester contre le couvre-feu imposé aux « Français musulmans ». L’événement et ses conséquences tragiques ont d’abord fait l’objet d’un « oubli » très officiel. Puis d’une enquête qui donnait la parole, pour la première fois, aux victimes et aux témoins. Aujourd’hui, alors que le procès de Maurice Papon replace ce drame au cœur de l’actualité, Guy Pervillé, historien de la guerre d’Algérie, nous propose sa version des faits. Dépassionnée et rigoureuse.
Voir le forum des lecteurs (réponse à Claude Liauzu et Annie Rey-Goldzeiguer) dans le n° 217, 1998, p. 93.
La tragédie des harkis : qui est responsable ?", L’Histoire, 1999, n° 231, pp. 64-67.
Considérés comme des traîtres par leurs compatriotes, les harkis ont été victimes, après l’indépendance, de massacres effroyables. Même si les accords d’Évian devaient garantir leur sécurité. Guy Pervillé dresse ici l’exact bilan des responsabilités dans cette tragédie.
Voir le forum des lecteurs (réponse à Mohammed Harbi et Gilbert Meynier) dans le n° 235, 1999, p. 3.
"17 octobre 1961 : combien de victimes ?", L’Histoire, 1999, n° 237, pp. 16-17.
Le 17 octobre 1961, une manifestation organisée à l’appel du FLN à Paris était férocement réprimée par la police. Quel fut le nombre exact de victimes ? Et la responsabilité du préfet Maurice Papon ? Petit à petit, les archives s’ouvrent. En témoigne le dernier ouvrage de Jean-Paul Brunet.
Voir le forum des lecteurs (réponse à Claude Liauzu) dans le n° 239, 1999, p. 4.
"Armée, FLN, OAS : la guerre des propagandes", L’Histoire, 2004, n° 292, pp. 50-54.
Si, en métropole, les médias ont fait tant bien que mal leur travail, sur le terrain, en Algérie, la population a été prise en otage par une véritable guerre des propagandes. Qui est allée parfois jusqu’à la terreur.
"Sétif : enquête sur un massacre", L’Histoire, 2007, n° 318, pp. 44-48.
A Sétif, le 8 mai 1945, une manifestation tourne à l’émeute : des Européens sont tués. La répression sera terrible. L’événement reste méconnu et ses causes font débat entre les historiens. Tandis qu’aujourd’hui encore la France et l’Algérie s’opposent sur le bilan des victimes. Que s’est-il vraiment passé ?
"1999 : la guerre d’Algérie en face", L’Histoire, 2008, n° 331, pp. 94-97.
J’ai publié un article intitulé "La guerre d’Algérie en face" dans le n° 331, mai 2008 (pp. 94-97) de L’Histoire, numéro anniversaire de la fondation de la revue il y a trente ans :
1999. Quelle date pour commémorer la guerre d’Algérie ? La querelle ravive les enjeux du conflit. La guerre d’Algérie en face, par Guy Pervillé.
Jusqu’à la loi du 18 octobre 1999, la guerre d’Algérie n’avait pas droit au nom de "guerre". Auparavant règnaient les euphémismes : "événements", "opérations de maintien de l’ordre"... Pourtant, depuis le milieu des années 1990, une véritable "explosion mémorielle", traduite par une augmentation spectaculaire du nombre de publications sur la guerre d’Algérie, a conduit à une remise en cause générale de la politique de l’oubli et à une conversion des pouvoirs publics à une politique de la mémoire.
"1962, les disparus d’Algérie", L’Histoire, 2011, n° 367, pp. 82-85.
1962, les disparus d’Algérie. Après le cessez-le-feu du 19 mars, 3000 civils français sont enlevés en Algérie, essentiellement en 1962 ; 1700 ne reviennent pas. De récentes recherches le confirment.
Décryptage : Guy Pervillé, sous l’impulsion de Colette Ducos-Ader dont le mari a disparu à jamais en 1962, a approfondi ses recherches sur les Français enlevés en Algérie. Il s’agit de faire connaître cet épisode dramatique largement ignoré, et rappeler le prix payé par les Français d’Algérie, souvent sous-estimé. Un nombre de victimes d’autant plus considérable qu’il doit être rapporté à celui des Européens dans les départements algériens (un million). Grâce aux rapports successifs et aux derniers travaux de Jean-Jacques Jordi, l’ordre de grandeur auquel on parvient aujourd’hui semble bien établi.
"Accords d’Evian : les Français ont-ils été dupés ? ", L’Histoire, 2017, n° 433, pp. 24-27.
Le 19 mars 1962, les accords d’Evian mettant fin à la guerre d’Algérie entrent en application. Le FLN a-t-il délibérément trompé le gouvernement français en ne les respectant pas ? Débat.
Plusieurs de ces articles ont été réédités :
Réédition de quatre articles dans L’Algérie des Français, recueil présenté par Charles-Robert Ageron, 1993, Editions du Seuil, collection Points-Histoire ("Le terrorisme dans la guerre d’Algérie", pp. 207-222 ; "La France n’avait pas perdu la guerre...", pp. 249-265 ; "L’abandon des harkis", pp. 303-312 ; la France a sacrifié ses soldats musulmans", pp. 319-322.)
Réédition de " Le jour où De Gaulle a décidé l’indépendance de l’Algérie", dans Les collections de L’Histoire, n° 1, Les années De Gaulle, février 1998, pp. 34-39.
Réédition de six articles dans Les collections de l’Histoire, n° 15, mars 2002 : "Sans mythes ni tabous, La guerre d’Algérie" (("La France n’avait pas perdu la guerre...", pp. 32-37 ; "La bataille d’Alger", pp. 38-39 ; "Terrorisme : l’arme du FLN", pp. 46-51 ; "Le jour où de Gaulle a décidé l’indépendance", pp. 80-81 ; "La tragédie des harkis : qui est responsable ?", pp. 88-93 ; "Combien de morts ?, pp. 94-95).
Réédition de "Terrorisme : l’arme du FLN", sous le nouveau titre "FLN : la stratégie du pire", dans Marianne-L’Histoire hors-série août-septembre 2011, "Les terroristes", pp. 64-68.
J’ai également publié des comptes-rendus de lecture dans la revue L’Histoire, mais celle-ci les publie sans nom d’auteur parce qu’elle en assume seule toute la responsabilité.
Guy Pervillé