La guerre d’Algérie : histoire et mémoires (2008)
vendredi 4 avril 2008.
" De la conquête française aux enjeux de mémoire actuels : une perspective originale pour comprendre la guerre d’Algérie.
En France, l’histoire de la guerre d’Algérie suscite encore bien des interrogations auxquelles n’ont pas répondu les travaux les plus récents, même si des avancées historiques notables ont fait récemment progresser nos connaissances.
Conduit par l’un des meilleurs spécialistes de la question, l’ouvrage La guerre d’Algérie, histoire et mémoires s’attache à décrire les relations entre les deux pays, dans la longue durée, pour construire une histoire qui dépasse - tout en les éclairant - les conflits de mémoires.
Grâce à une mise au point scientifique claire et synthétique doublée d’un parcours documentaire riche, le lecteur trouvera dans ce livre les clefs pour comprendre l’un des conflits les plus douloureux de notre histoire récente et son empreinte sur les relations franco-algériennes depuis 1962."
Sous la direction scientifique de Guy Pervillé, professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Toulouse-Le Mirail.
Plan de l’ouvrage :
Première partie (pp. 13-133) par Guy Pervillé
Introduction
Avant-propos : La France et l’Algérie avant 1830 :
1- La France et l’Algérie turque (1529-1830)
2- L’islam et la Chrétienté européenne
3- Le passé antique de la Méditerranée
L’Algérie coloniale et la formation du nationalisme algérien (1830-1954) :
1- L’Algérie conquise par la France
2- l’Algérie colonisée
3- La formation du nationalisme algérien
4- le projet insurrectionnel (1938-1954)
L’offensive du FLN (1954-1958) :
1- L’enracinement et la diffusion de l’insurrection (1954-1958)
2- L’organisation du FLN-ALN à son apogée(fin 1956-début 1957)
3- Le MNA et le FLN en France (1954-1958)
4- Le FLN à l’extérieur (1957-1959)
La contre-offensive française (1954-1960) :
1- Course aux effectifs et quadrillage du territoire algérien (1954-1958) :
2- Les premières victoires (1957-1958)
3- La crise de mai 1958
4- Le plan Challe (1959-1960)
La solution gaullienne et son application (1958-1962) :
1- Le plan gaullien avant et après le 13 mai 1958
2- le temps de l’autodétermination (16/09/1959-08/01/1961)
3- La négociation avec le GPRA (01/1961- 18/03/1962)
4- La transition vers l’indépendance (19/03-25/09/1962)
Mémoires et histoire de la guerre d’Algérie, de 1962 à nos jours :
1- L’amnésie française (1962-1995)
2- La mémoire nationale officielle en Algérie (1962-1992)
3- La crise de la mémoire algérienne (de 1989 à nos jours)
4- La crise des mémoires françaises (de 1997 à nos jours)
Conclusions :
1- Le bilan d’une tragédie
2- Historiens et enseignants entre mémoire et histoire
Deuxième partie : documents et contexte, pour aller plus loin (pp. 135-302)
L’ouvrage comporte 302 p. et un cédérom (exploitations pédagogiques en ligne : http://crdp.ac-bordeaux.fr/HNT). Il se divise en deux parties : - première partie rédigée par Guy Pervillé (pp. 13-133) ; - deuxième partie pédagogique préparée sous la direction de l’IPR Alain Saint-Ourens par Laurent Albareil, Christian Bardou, Georges Dauzet, Marie-Thérèse Lacroze, François-Xavier Laithier et Gilles Sauvetre, professeurs d’histoire-géographie.
- Compte-rendu par Les Clionautes :
voir le compte-rendu critique de Bruno Modica sur le site des Clionautes (http://www.clionautes.org/spip.php ?article 1917), et ma réponse en forme de mise au point sur la question du bilan de la répression du 8 mai 1945.
- La guerre d’Algérie, histoire et mémoire, coll. "Histoire de notre temps", CRDP d’Aquitaine, Bordeaux, 2008, 302 p. 26 euros.
" Encore un livre sur la guerre d’Algérie, dira-t-on. Sans doute, mais celui-ci se signale par sa qualité, sa concision et sa clarté. Une première partie, confiée à la plume experte de Guy Pervillé, retrace les origines et le déroulement du conflit, pour conclure sur les problèmes de mémoire surgis depuis 1962 tant en France qu’en Algérie. La seconde partie a été rédigée par un collectif de professeurs de l’enseignement secondaire. Elle présente une vingtaine de dossiers thématiques étayés de documents, de cartes et de graphiques. On peut sans doute regretter l’absence de telle ou telle rubrique et déplorer une certaine timidité critique (la guerre d’indépendance fut-elle vraiment "le triomphe de l’humanisme sur la barbarie ?", p. 288) ; mais l’information est de qualité, et certains documents sont heureusement exhumés, telle la conférence de presse tenue par le général de Gaulle le 30 juin 1955 où perce déjà le projet d’une association franco-algérienne. Un cédérom, habilement composé, complète le tout. Au total, un instrument de travail fort utile pour les lycéens et les étudiants."
Bernard Droz, Outre-mers, revue d’histoire, n° 360-361, 2ème semestre 2008, p. 314.
(PS : Précisons que le titre du document cité est celui de l’article publié par le journaliste algérien Amine Lotfi dans El Watan du 3 novembre 2004. Le commentaire fait par les professeurs p. 289 et celui que j’ai présenté aux pages 113-117 ne permettent aucun malentendu. G. P.)
- Guy PERVILLE et Laurent ALBAREIL, Christian BARDOU, Georges DAUZET, Marie-Thérèse LACROZE, François-Xavier LAITHIER, Gilles SAUVESTRE, Le guerre d’Algérie, histoire et mémoires, Centre régional de documentation pédagogique d’Aquitaine, Bordeaux, mars 2008, 304 p.
A l’heureuse initiative du CRDP de Bordeaux, cet instrument de travail est avant tout destiné à l’enseignement secondaire. Il intéressera également tous ceux qui veulent découvrir d’une manière synthétique la fracture algérienne. Comportant une table des sigles, un appareil scientifique en notes donnant des références bibliographiques, des cartes claires et surtout une abondance de documents photographiques, d’organigrammes et de graphiques illustrant chaque chapitre dans un cédérom l’accompagnant, l’ouvrage est divisé en deux parties.
La première, prolongement de l’Atlas de la guerre d’Algérie, fort riche, déjà publié par Guy Pervillé en 2003, est du même auteur et propose une réflexion sur le long terme de la guerre d’Algérie en faisant le point sur la question, y compris pour l’inépuisable querelle de mémoires. Grâce au concours d’un consortium de six collègues du secondaire, la seconde partie, tout aussi riche, et en suivant la problématique, propose à partir d’un choix de documents l’évolution du conflit et de ses séquelles. Chaque texte choisi est accompagné d’une mise en perspective historique, et d’une invitation à aller plus loin. La pertinence du choix des documents, depuis 1830, permet de souligner l’importance de témoignages publiés, tel celui du sergent Paul Fauchon en 1956, l’action d’Albert Camus, en 1958, contre la terrorisme et l’usage de la torture pratiquée au nom de la France, ou l’aspect concentrationnaire du village de regroupement de Mesdour en 1960. Fort utile également le choix des textes illustrant les manipulations de mémoires, tel cet extrait révélateur des outrances de l’histoire officielle algérienne des classes terminales, ou ce sondage d’opinion d’octobre 2004 d’où il ressort que 88 % des Algériens attendent de la France des excuses officielles, contre 45 % des Français.
Il va sans dire que la lecture de ces documents suit celle des cinq chapitres signés par Guy Pervillé. (...)
L’auteur du compte rendu reprend alors plus en détail son analyse des différents points abordés dans les deux parties de cet ouvrage ; puis il conclut : "Rejoignant Pierre Nora, Guy Pervillé rappelle, in fine, que "La mémoire n’est pas supérieure à l’histoire : c’est l’histoire qui doit permettre de dépasser les conflits entre les mémoires en établissant avant tout les faits".
Jean-Charles Jauffret, dans Historiens et géographes, n° 406, mai 2009, pp. 305-306.
Guy Pervillé