La guerre d’Algérie dans la Revue française d’histoire d’outre-mer (1959-2000) et dans Outre-mers, revue d’histoire (de 2001 à 2021) (2022)

jeudi 15 septembre 2022.
 

Cet article a été écrit pour figurer dans le dossier intitulé "1962-2022. Algérie-France, réflexions et matériaux sur une interminable divorce", publié dans le n° 414-415 (1er semestre 2022) de la revue Outre-mers, revue d’histoire coloniale et impériale. Voici le sommaire de ce dossier :

-  France-Algérie, le salut par l’histoire. Pierre Vermeren.

-  1962 : l’Algérie qui s’éloigne ? Jacques Frémeaux.

-  Une Eglise algérienne ? Les catholiques algériens face à la décolonisation. Uriel Gadessaud.

-  Ahmed Ben Bella, premier Président de l’Algérie indépendante : les raisons de son accession au pouvoir en 1962. Amar Mohand Amer.

-  La politique de logement en faveur des rapatriés d’Algérie. Frank Dareau.

-  Les premières recherches des disparus d’Algérie après les accords d’Evian organisées par les autorités françaises (19 mars 1962-8 janvier 1966) : entre tractations au sommet et silence volontaire. Soraya Laribi.

-  Les harkis (1954-2022). Histoires, mémoires, et pardon. Abderahmen Moumen.

-  La guerre d’Algérie dans la Revue française d’histoire d’outre-mer (1959-2000) et dans Outre-mers, revue d’histoire (de 2001 à 2021). Guy Pervillé.

-  Les usages politiques de l’histoire et du passé 60 ans après l’indépendance de l’Algérie : enjeux, limites et contradictions. Belkacem Benzenine.

-  Quelques réflexions sur mon rapport remis en janvier 2021 au Président de la République. Benjamin Stora.

-  "Regards de la jeune génération sur les mémoires franco-algériennes" : Propositions. Document proposé par Benjamin Stora.

-  Bibliographie générale. Pierre Vermeren.

-  Table des articles sur le problème algérien et la guerre d’Algérie dans la Revue française d’histoire d’Outre-mer (1959-2000) et dans Outremers, revue d’histoire (2001-2021), depuis 1965. Guy Pervillé.

La guerre d’Algérie dans la Revue française d’histoire d’outre-mer (1959-2000) et dans Outre-mers, revue d’histoire (de 2001 à 2021)

Dans le volume intitulé Cent ans d’histoire des outre-mers, SFHOM, 1912-2012, correspondant au n° 376-377 (2ème semestre 2012) de notre revue, plusieurs articles ont esquissé l’évolution de celle-ci sur des durées plus ou moins longues, notamment celui de Josette Rivallain (« La société française d’histoire des outre-mers : une société savante d’hier et de demain », pp 43-57), et celui de Catherine Coquery-Vidrovitch (« La Revue française d’histoire d’outre-mer : de la Revue d’histoire des colonies à une revue d’histoire du monde non occidental » , pp 499-507), entre autres [1]. J’avais moi-même traité « L’Algérie de 1913 à 1931 dans la Revue de l’histoire des colonies françaises » (pp 473-492), en comparant le contenu de ses articles concernant la conquête et le début de la colonisation l’Algérie et ce que l’histoire de l’Algérie contemporaine a retenu comme étant les événements majeurs survenus de 1919 à 1931, à savoir les premiers signes de l’émergence du nationalisme algérien musulman. Il m’avait alors semblé que la revue restait captive de la conception méthodique ou positiviste de l’histoire, en vogue à la fin du XIXème et au début du XXème siècle, suivant laquelle celle-ci ne pouvait s’écrire qu’après la disparition des derniers témoins, donc au moins un demi-siècle, voire trois quarts de siècle après les faits, pour permettre le refroidissement des passions et l’émergence d’une histoire impartiale ; ce qui n’empêchait pas la plupart de ses auteurs d’être en même temps des militants engagés dans le « Parti colonial » dévoué à l’agrandissement et à la mise en valeur de l’empire colonial français [2].

Cette contradiction majeure avait-elle disparu à la fin du premier demi-siècle d’existence de notre revue ? Il semble bien que non. En effet cette revue, qui avait connu depuis la fin de la IIIème République une forte réduction de sa périodicité et du volume de chaque numéro à la suite de la Deuxième guerre mondiale, restait fidèle à sa conception initiale, et dans les huit années de la guerre d’Algérie (1954-1962), elle ne lui avait consacré aucun article ni aucun compte rendu, ce qui semblait traduire la faillite d’une conception de l’histoire moderne et contemporaine incapable de prendre en compte l’actualité.

Vers une décolonisation tardive de l’histoire coloniale

Pourtant, un premier signe de changement était apparu dans le n° 162 du premier trimestre 1959, quand l’assemblée générale du 13 mars 1959 avait décidé de changer le nom de la « Société française de l’histoire des colonies françaises », choisi en 1913 par ses fondateurs, en « Société française de l’histoire d’outre-mer », ce qui conduisait la Revue d’histoire des colonies [3] à prendre désormais le nom de Revue française d’histoire d’outre-mer. A en croire l’éditorial du président de la Société, le gouverneur des colonies et ancien directeur de l’Ecole coloniale Robert Delavignette [4], il ne s’agissait pas de renier le passé colonial de la France, mais de s’adapter à l’évolution politique récente : « Le 4 octobre 1958, une Communauté s’est formée librement entre la République française, la République malgache, et onze républiques africaines issues de l’ancienne AOF et de l’ancienne AEF. Cet événement a déterminé notre décision. La modification des liens organiques de la France avec l’Afrique et Madagascar nous a inclinés vers une histoire ‘de l’acculturation, où seraient dosées, à la lumière de leurs traditions historiques respectives, les apports’ [5] des différents membres de la Communauté » [6].

Pourtant, aucun changement majeur ne fut perceptible dans le contenu de la revue jusqu’à la fin de la guerre, ni dans les deux années suivantes, même si l’on constate à partir de 1959 des chroniques historiographiques spécialisées par régions du monde [7], des comptes rendus de livres d’histoire contemporaine allant parfois jusqu’à nos jours, et quelques articles novateurs [8] mais évitant toujours l’histoire immédiate. C’est seulement le 16 décembre 1964 que la Société, commémorant avec retard le cinquantenaire de sa fondation, prit des résolutions décisives annoncées dans le numéro suivant (n° 186, 1er semestre 1965), sous une nouvelle couverture bleu foncé remplaçant la vieille couverture de couleur sable.

Dans ce numéro étaient présentées les décisions annoncées par la Société dans sa séance commémorative du 16 décembre 1964, tenue devant de nombreux invités dans la salle des commissions du Secrétariat d’Etat aux départements et territoires d’Outre-mer. Le président d’honneur, Robert Delavignette (en poste de 1954 à 1960) évoqua avec émotion la mémoire de ses prédécesseurs, Alfred Martineau (1913-1939) et Jean Boissonnas (1946-1953). Puis le président en fonction depuis 1961, l’ancien administrateur des colonies devenu historien et professeur à la Sorbonne, Hubert Deschamps, exposa avec force la nécessité d’un changement de perspective imposée par l’Histoire elle-même : le passage de l’histoire des coloniaux à celle des peuples. Se défendant de vouloir « bannir l’histoire de la période coloniale », il proposait d’en corriger l’esprit : « Une fois la conquête finie et les Empires défunts, elle a pris un autre aspect, notamment à la Sorbonne où Julien [9] lui a rendu sa conscience. Elle n’est plus un panthéon ni un dithyrambe. Elle n’est plus la simple et parfois simpliste histoire coloniale ; elle appelle la critique anticoloniale ; elle cherche à comprendre, ‘sine ira et (cum) studio’ ; ce n’est plus une bacchante fardée mais une des incarnations authentiques de la divine Clio : l’histoire de la colonisation » [10].

La reprise en considération de l’historiographie récente du Maghreb

La suite du numéro contenait trois articles sur les débuts de l’Afrique noire française, dus à Catherine Coquery-Vidrovitch [11], à Marc Michel et à Hubert Deschamps. Mais aussi la première chronique de l’Histoire de l’Afrique du Nord [12] - dont le président avait annoncé le projet dans son discours-programme - présentée par le successeur de Charles-André Julien à la Sorbonne, Jean Ganiage, et par celui qui avait succédé à ce dernier à la Faculté des Lettres de Tunis, André Martel. Jean Ganiage justifiait dans une note la création de cette nouvelle rubrique, décidée pour compenser la disparition de la Revue africaine de l’Université d’Alger peu après l’indépendance du pays : « la direction de la Revue française d’histoire d’outre-mer a pensé qu’il était de son devoir d’élargir son domaine en ouvrant une chronique du Maghreb et en accueillant désormais les articles consacrés à l’histoire moderne de l’Afrique du Nord » [13]. Il commençait cette chronique en présentant le livre de Roger Letouneau, Evolution politique de l’Afrique du Nord musulmane (1920-1961), qui relevait presque de l’histoire immédiate, puis des publications récentes sur l’histoire de l’Algérie : en note, le livre tout récent de Claude Martin, Histoire de l’Algérie française, 1830-1962, qui était le premier à en proposer une histoire se voulant complète, puis dans le texte la thèse de Xavier Yacono sur La colonisation des plaines du Chélif, publié à Alger en 1955-56, et celle d’André Nouschi parue à Tunis en 1961, Enquête sur le niveau de vie des population rurales constantinoises de la conquête jusqu’en 1919. André Martel prenait la suite en présentant les principaux ouvrages historiques consacrés à la Tunisie, à la Libye, au Sahara, au Maroc, et à la Mauritanie. Ainsi, la Revue française d’histoire d’outre-mer se donnait les moyens de présenter désormais une histoire coloniale complète.

Durant la décennie suivante, la bibliographie récente concernant l’Afrique du Nord fut présentée d’une manière encore plus détaillée par André Martel, dans les numéros 199 du 2ème semestre 1968 (pp 231-259) et 206 du 1er trimestre 1970 (pp 91-132), ainsi que dans ses comptes rendus de deux livres de Charles-André Julien [14] en 1966, et dans un article « Pour une histoire du Sahara français » [15] en 1968. Par la suite, en 1995, André Martel rendit hommage à la vigueur voire la « férocité » des jugements de son ami Jean Ganiage aussi bien envers Bugeaud et Lavigerie qu’envers Ben Bella et Boumedienne [16].

Puis le relais fut pris dès 1972 par l’historien natif d’Alger Jacques Valette, qui présenta l’historiographie du Maghreb [17] dans le n° 221 du 4ème trimestre 1973 avec une grande attention accordée à la guerre d’Algérie et une grande liberté de ton à son sujet. En même temps, il entamait une très longue série de comptes rendus de lectures concernant l’Algérie et le Maghreb, qu’il poursuivit dans la même revue jusqu’en 1982 [18]. Mais d’autres livres concernant plus ou moins les mêmes sujets firent l’objet de comptes rendus par d’autres historiens, notamment les spécialistes de l’Algérie Xavier Yacono (de 1981 à 1988) et surtout Charles-Robert Ageron (à partir de 1977). Ainsi, les livres concernant l’Afrique du Nord étaient pleinement pris en compte par la revue, et la rubrique spécialisée « Le Maghreb » put donc disparaître après 1973.

Le rôle décisif de Charles-Robert Ageron dans la reconnaissance de la guerre d’Algérie comme un sujet d’histoire à part entière

Charles-Robert Ageron a joué un rôle très important en parachevant l’intégration de l’histoire de la guerre d’Algérie au champ couvert par la Revue. Jeune agrégé d’histoire métropolitain ayant enseigné à Alger de 1947 à 1957 et ayant appartenu au groupe des « libéraux » qui préconisaient une solution négociée avec le FLN en 1956-57, il avait publié un premier article historique dans la Revue en 1963 [19], et sa grande thèse soutenue en 1968, Les Algériens musulmans et la France, 1871-1919, avait fait aussitôt l’objet d’un compte rendu très favorable par Hubert Deschamps [20]. C’est sous la présidence de ce dernier qu’il publia dans la Revue, en 1976, le premier article de recherche sur la guerre d’Algérie, « L’opinion française devant la guerre d’Algérie » [21], à partir des sondages réalisés par l’IFOP de 1955 à 1962. C’est au moment où celui-ci passait la main à son successeur Jean Devisse [22], en 1977, qu’il entama une collaboration régulière avec la Revue sous la forme de très nombreux comptes rendus de lecture publiés jusqu’à l’année 2000 [23]. Et c’est encore lui qui succéda à Jean Devisse de 1987 à 1995. Son rôle fut donc décisif dans l’histoire de la SFOHM. Avec lui, l’histoire de l’Afrique du Nord et de l’Algérie devint pour la première fois une priorité.

Cependant, pour bien comprendre toute l’ampleur de son action, il faut savoir que Charles-Robert Ageron avait d’abord animé le groupe de recherche sur l’histoire de l’Empire français dans le cadre du Comité d’histoire de la Deuxième guerre mondiale dirigée par Henri Michel dans les années 1970 et 1980. Puis, quand un autre groupe d’historiens obtint du CNRS sa transformation en Institut d’histoire du temps présent (IHTP) en 1981, il choisit de rejoindre l’IHTP et sa nouvelle revue XXème siècle, revue d’histoire, en animant son groupe de recherche sur la décolonisation ; alors que Jacques Valette préféra rester avec Henri Michel pour l’aider à transformer son ancienne Revue d’histoire de la Deuxième guerre mondiale en Revue d’histoire de la Deuxième guerre mondiale et des conflits contemporains (devenue Guerres mondiales et conflits contemporains en 1987), ce qui lui fit réserver désormais ses comptes rendus de lecture et articles à la dite revue.

Charles-Robert Ageron organisa donc, dans le cadre de l’IHTP ou en liaison avec lui, une série de colloques sur la décolonisation française :

Les chemins de la décolonisation de l’empire colonial français, 1936-1956, publié en 1986 ;

Brazzaville, janvier-février 1944, Aux sources de la décolonisation, publié en 1988 ;

L’Afrique noire française : l’heure des indépendances, publié en 1992 ;

L’ère des décolonisations, publié en 1995 (en collaboration avec Marc Michel).

C’est dans cette perspective de recherche collective sur la décolonisation qu’il faut également situer la grande Histoire de la France coloniale en deux tomes publiés en 1990, avec la participation notamment d’Annie Rey-Golzeiguer, de Jacques Thobie, Gilbert Meynier, Catherine Coquery-Vidrovitch et Charles-Robert Ageron.

Mais il publia également, dès 1983, dans deux numéros de la Revue française d’histoire d’outre-mer  [24], un dossier sur Le Maghreb et la France de la fin du XIXème siècle au milieu du XXème siècle.

D’autre part, l’IHP organisa deux séminaires sur la guerre d’Algérie et publia leurs actes dans ses cahiers en 1988 :

La guerre d’Algérie et les chrétiens, s.dir. François Bédarida et Etienne Fouilloux, octobre 1988 ;

La guerre d’Algérie et les intellectuels français, s.dir. Jean-Pierre Rioux et Jean-François Sirinelli, novembre 1988 [25].

Puis l’IHTP organisa en décembre 1988 un grand colloque réunissant 55 historiens et témoins, dont les actes furent publiés en avril 1990 par Jean-Pierre Rioux sous le titre La guerre d’Algérie et les Français, [26] et dans lequel était republié l’article pionnier de Charles-Robert Ageron sur l’opinion publique française et la guerre d’Algérie. Celui-ci, regrettant la part trop limitée des historiens algériens dans ce colloque, leur promit d’organiser plus tard un autre colloque franco-algérien à parts égales, qu’il réalisa en 2006 dans le cadre de l’IHTP [27]. En même temps, dans le cadre du vingtième anniversaire de la mort du général de Gaulle, en 1990, un autre grand colloque fut consacré par l’Institut Charles de Gaulle à De Gaulle en son siècle, dans lequel il participa très activement aux débats concernant le rôle du Général dans la décolonisation de l’Algérie et les relations avec l’Algérie indépendante [28].

Ainsi, à l’approche du trentième anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie, Charles-Robert Ageron avait lancé ou participé à de nombreuses initiatives tendant à faire entrer définitivement cette guerre dans le champ de l’histoire de la décolonisation.

Sa disparition en 2008, après six ans de silence, laissa un grand vide [29].

Depuis quand la guerre d’Algérie est-elle devenue un sujet d’histoire à part entière ?

La réponse à cette question ne va pas de soi, même si la lecture de notre revue fournit des éléments solides. Comme on l’a vu, il faut distinguer les comptes rendus de lecture, dans lesquels la guerre d’Algérie avait sa place depuis 1965, et les articles spécialement consacrés à un aspect ou un épisode de cette guerre.

En ce qui concerne les comptes rendus de lecture, constatons que, si Charles-Robert Ageron y prit une large part depuis 1977, il en ouvrit l’accès à d’autres collègues comme Xavier Yacono (qui avait pourtant sévèrement critiqué sa thèse publiée en 1968) de 1981 à 1988, ou Gilbert Meynier (disciple d’André Nouschi) en 1985, mais aussi à une nouvelle génération de jeunes historiens, parmi lesquels ses propres disciples Daniel Rivet (de 1988 à 1996), Guy Pervillé (à partir de 1984) et Benjamin Stora, ainsi que Jacques Frémeaux, disciple de Xavier Yacono, qui publia de très nombreux comptes rendus dans la Revue de 1991 à 2008, et Jean-Charles Jauffret (de 1993 à 1995), disciple d’André Martel. Il consacra également de nombreux comptes rendus aux travaux de ces jeunes historiens.

Pour ce qui concerne les articles originaux, le premier publié par Charles-Robert Ageron en 1976, sur l’évolution de l’opinion publique française, est resté longtemps isolé. Le dossier sur « Le Maghreb et la France » qu’il présenta en 1983 en deux numéros n’abordait pas la période de la guerre d’Algérie, de même que son article paru en 1985 sur « la survivance d’un mythe : la puissance par l’empire colonial de 1944 à 1947 », ni le testament politique inédit de Ferhat Abbas (rédigé en 1945) qu’il publia et commenta en 1994. Les deux premiers articles traitant de la guerre d’Algérie après le sien semblent bien avoir été ceux de Guy Pervillé : « Les principes de 1789 et le mouvement national algérien » publié en 1989 dans le dossier sur La Révolution française et les colonies, et surtout « Trente ans après : réflexions sur les accords d’Evian », paru en 1992.

On serait tenté d’y voir une césure, au beau milieu de la période 1962-2022, mais il ne faut pas surestimer son importance, car la rédaction de la revue avait oublié de prévoir un article sur les accords d’Evian dans le numéro du 2ème trimestre 1992, et Charles-Robert Ageron m’avait demandé de réparer cet oubli, en sachant bien que ce que j’en écrirais ne serait pas identique à ce qu’il en avait lui-même écrit ailleurs.

En réalité, 1992 était bien une date décisive, à cause du début d’ouverture de la majeure partie des archives publiques (en application de la loi sur les archives de 1979) annoncée alors, et dont les Archives militaires allaient donner l’exemple à partir du 1er juillet suivant la décision du ministre Pierre Joxe, ce qui était pour Charles-Robert Ageron la condition fondamentale d’une histoire vraiment historique de la guerre d’Algérie. Mais avant que cette révolution méthodologique produise tous ses effets, il fallait encore attendre quelques années pour que de nouvelles recherches soient entreprises.

C’est pourquoi, pour voir paraître une succession régulière d’articles portant sur la guerre d’Algérie, il fallut attendre les années 1996 [30], 1997 [31], 1998 [32], puis 2000 [33], et cette nouvelle fréquence continua d’être respectée dans les vingt années suivantes. Charles-Robert Ageron avait alors quitté ses fonctions à la tête de la SFOHM, remplacé depuis 1996 et jusqu’en 2000 par Marc Michel avec l’aide efficace de Daniel Lefeuvre [34]. Depuis, tous ses successeurs [35] ont conservé la même formule en accordant la même importance à la guerre d’Algérie dans le contenu de la revue.

Le bureau de la SFOHM, représenté par son secrétaire général Daniel Lefeuvre, organisa, en partenariat avec l’IHTP, un grand colloque en l’honneur de Charles-Robert Ageron qui réunit à la Sorbonne, du 23 au 25 novembre 2000, quarante historiens français et algériens (ou maghrébins). Fait rarissime, ce volume de 688 pages intitulé La guerre d’Algérie au miroir des décolonisations françaises, introduit par Daniel Rivet et clos par Mahfoud Kaddache, fut imprimé à l’avance et remis à son inspirateur le jour de l’ouverture du colloque.

Paradoxalement, ce grand rassemblement des écoles historiques française et algérienne se produisait au moment précis où le réveil des mémoires de la guerre d’Algérie, depuis le début des années 1990, multipliait les polémiques mémorielles dans lesquelles certains historiens se laissèrent entraîner [36], faisant craindre l’éclatement de la communauté des historiens et une confusion totale entre l’histoire et les mémoires. Mais la Revue s’en tint sagement à l’écart.

La stabilité de la revue depuis 2001

Depuis 2001, aucun changement de même importance n’a eu lieu, ni dans la parution désormais semestrielle (depuis 1999) de la revue, ni dans son nom (Outre-mers, revue d’histoire) depuis le 1er semestre 2001, ni dans la place que la guerre d’Algérie a continué d’y occuper, dans les articles comme dans les comptes rendus. Place évidemment limitée, dans une revue dont les centres d’intérêt couvrent le monde entier sur plusieurs siècles, mais néanmoins significative.

La liste des auteurs de comptes rendus s’est bien entendu graduellement renouvelée. On y trouvait au tout premier rang, depuis 1991 et jusqu’en 2008, Jacques Frémeaux, qui choisit ensuite de s’écarter et fut remplacé alors par Guy Pervillé. Mais aussi Jean-Louis Planche en 1997 et 1998, Daniel Lefeuvre en 2002, Michel Renard en 2003, Hubert Bonin depuis 1998, Bernard Droz depuis 2007, et Colette Zytnicki (laquelle rendit compte en 2015 de la thèse de Fabien Sacriste sur les camps de regroupement soutenue à l’Université de Toulouse-Le Mirail [37]). Ainsi que des représentants de la nouvelle génération comme Sylvie Thénault en 2002 et 2003 et Tramor Quemeneur en 2002.

Mais la liste des auteurs d’articles concernant la guerre d’Algérie est encore plus fournie. On y trouve depuis 2001 non seulement des membres du bureau de la SFHOM comme Bernard Droz [38] et Guy Pervillé [39], mais aussi des historiens reconnus en France et à l’étranger comme Vincent Duclerc [40], Samir Saul [41], Jacques Cantier [42], Lucia Bonfreschi [43], Samya Al Machat [44], Hartmut Elsenhans [45], et la conservatrice en chef des Archives d’Outre-mer Isabelle Chiavassa [46].

Ainsi que de jeunes historiens spécialistes de la guerre d’Algérie comme Tramor Quemeneur [47], Sylvie Thénault [48], Rémi Valat [49], Grégor Mathias [50], Soraya Laribi [51], Ibtissem Regui [52]. Ou de ses conséquences en métropole, comme Michel Renard [53], Olivier Berger [54] , Marc André [55], Marc Coppin [56] , Bénédicte Ponçot [57]. Sans oublier la remarquable mise au point d’Alain Ruscio [58] sur l’histoire du mot « pied-noir ».

Mais encore des auteurs travaillant sur l’Algérie depuis l’indépendance, comme Irina Gridan et Gaëlle Boulanger [59]), Florence Renucci et Toussaint Réthoré [60], Jérôme Bocquet [61], Eric Lechevallier [62].

Ainsi, durant les soixante dernières années, la Revue française d’histoire d’Outre-mer a réussi sa mutation, dont le cas de la guerre d’Algérie est un révélateur particulièrement clair. Après avoir décidé, en décembre 1964, de réintégrer l’histoire contemporaine de l’Afrique du Nord dans le champ de son attention, la SFHOM a réalisé ce programme en deux étapes nettement distinctes : sans délai dans le cas des comptes rendus de lecture (avec une brève étape intermédiaire de bilans historiographiques), mais avec une longue phase d’hésitation qui n’a pris fin qu’à partir de 1996 pour les articles de fond. C’est alors que la publication d’articles de recherche jugés novateurs est devenue une constante, depuis maintenant un quart de siècle. Pour autant, on ne trouve pas dans la Revue une représentation égale de tous les historiens de la guerre d’Algérie, mais cela s’explique par le fait qu’elle n’est pas la seule à publier leurs articles, car la concurrence existe entre les revues d’histoire.

Guy Pervillé

Résumé :

La Revue française d’histoire d’Outre-mer, qui avait été depuis sa fondation en 1913 une expression universitaire du « Parti colonial », est devenue à partir de 1965 une revue historique à part entière. Après avoir décidé, en décembre 1964, de réintégrer l’histoire contemporaine de l’Afrique du Nord dans son champ d’étude, la SFHOM a réalisé l’intégration de la guerre d’Algérie en deux étapes nettement distinctes : sans délai dans le cas des comptes rendus de lecture (avec une brève étape intermédiaire de bilans historiographiques), mais avec une longue phase d’hésitation qui n’a pris fin qu’à partir de 1996 pour les articles de fond. C’est alors que la publication d’articles de recherche novateurs sur la guerre d’Algérie est devenue une constante jusqu’à nos jours.

Guy Pervillé, professeur émérite à l’Université de Toulouse-le Mirail, s’est consacré à l’histoire de l’Algérie coloniale et de sa décolonisation. Il a publié notamment La France en Algérie, 1830-1954 (Vendémiaire, 2012), Les accords d’Evian (1962). Succès ou échec de la réconciliation franco-algérienne, 1954-2012. (Armand Colin, 2012), et Histoire iconoclaste de la guerre d’Algérie et de sa mémoire (Vendémiaire, 2018).

[1] Voir également les articles d’Olivier Blamangin, « Une analyse du contenu de la Revue de l’histoire des colonies françaises (1913-1939), pp 357-386), et d’Odile Goerg, « De Chandernagor et Saint-Domingue à l’Afrique dans l’empire français : le glissement spatial des centres d’intérêt d’Outre-mers », pp 397-413.

[2] Conclusion analogue à celle d’Olivier Blamangin (p 386) : « Dans les faits, l’historien se trouve dans une double dépendance : vis-à-vis de l’appareil colonial, local ou métropolitain, et vis à vis du pouvoir intellectuel central, de la science historique métropolitaine, dominée par les conceptions positivistes. Nous avons montré que, lorsqu’elle entrait en contradiction, la première dépendance s’avérait souvent plus forte que la seconde. En réalité, le nécessaire regard critique, tant revendiqué par l’école positiviste, est totalement absent de la production historique du moment ».

[3] Le n° 161 (4ème trimestre 1958) était entièrement consacré à des tables bibliographiques de la Revue d’histoire des colonies couvrant les années 1933 à 1958, dues au secrétaire général Roger Pasquier.

[4] Il avait fait partie de la Commission de sauvegarde des droits et libertés individuelles nommée par le président du Conseil Guy Mollet en 1957.

[5] Citation du rapport moral.

[6] Editorial de Robert Delavignette, pp 5-6.

[7] Océanie et Pacifique par Jean-Paul Faivre, Antilles par Gabriel Debien, Afrique noire française par Roger Pasquier, Madagascar par Raymond Decary.

[8] Dus par exemple à Henry Brunschwig, Yves Person, ou Charles-Robert Ageron.

[9] L’historien de l’Afrique du Nord et de la colonisation française Charles-André Julien (1891-1991), ancien communiste devenu socialiste et conseiller de Léon Blum, était un vieil ami d’Hubert Deschamps qu’il avait fait entrer à la Sorbonne. Il participa à la réunion du 16 décembre 1964. Voir dans le n° 296, 3ème trimestre 1992, pp 401-402, l’hommage que lui rendit son disciple Charles-Robert Ageron.

[10] RFHOM, n° 186, 1er semestre 1965, pp 16-17.

[11] Dont l’article reproduisait le texte de la conférence qu’elle avait prononcée à la réunion du 16 décembre 1964.

[12] RFHOM, n° 186, 1er semestre 1965, pp 127-133.

[13] RFHOM, n° 186, 1er semestre 1965, p 127 note 1.

[14] RFHOM, n° 190-191, 1er et 2ème trimestres 1966, « A propos de deux livres sur le Maghreb » (Mélanges Charles-André Julien, et Conquête et colonisation de l’Algérie, 1827-1871), pp 119-142.

[15] RFHOM, n° 200, 3ème trimestre 1968, pp 335-351.

[16] Compte rendu du livre de Jean Ganiage et Jean Martin, Histoire contemporaine du Maghreb, de 1830 à nos jours, dans le n° 308, 3ème trimestre 1995, pp 342-344. Cf la notice biographique de Jean Ganiage (1923-2012) par Jean Martin, RFHOM, n°374-375, 1er et 2ème semestre 2012, pp 375-377.

[17] RFHOM, n° 221, 4ème trimestre 1973, pp 616-643.

[18] Il rejoignit alors l’équipe de la revue Guerres mondiales et conflits contemporains, où il se chargea des comptes rendus et d’articles concernant la guerre d’Indochine et de la guerre d’Algérie jusqu’à son décès. Voir sur le site de la SFOHM, « Bio-bibliographie de Jacques Valette (1929-2021) ».

[19] Charles-Robert Ageron, « Administration directe ou protectorat : un conflit de méthode sur l’organisation de la province de Constantine, 1837-1838 », RFHOM, n° 178, 1er semestre 1963, pp 5-40.

[20] Dans le n° 201, 4ème trimestre 1968, pp 485-486.

[21] N° 231, 2ème trimestre 1976, pp 256-285. La même source avait été exploitée par l’historien allemand Hartmut Elsenhans, dans sa thèse Frankreichs Algerienkrieg, soutenue en allemand en 1974, puis traduite en français avec une riche préface de Gilbert Meynier en 2000.

[22] Jean Devisse (1923-1997), historien médiéviste devenu africaniste et archéologue en enseignant à l’Université de Dakar, laissa le champ libre aux initiatives de Charles-Robert Ageron, qui lui succéda en 1987.

[23] Son dernier compte rendu publié fut celui de la thèse de Hartmut Elsenhans, traduite en française en 2000, et qu’il ne connaissait pas auparavant : La guerre d’Algérie 1954-1962, par Charles-Robert Ageron, Outre-mers, n° 328-329, 2ème semestre 2000, pp 369-371.

[24] N° 258-259, 1er et 2ème trimestres 1983, pp 7-79, et N° 260-261, 3ème et 4ème trimestres 1983, pp 97-197. Dans ce dossier le seul article traitant de l’Algérie après la Deuxième guerre mondiale était le dernier, celui de Jacques Marseille, « L’investissement public en Algérie après la Deuxième guerre mondiale : vecteur de l’impérialisme ou avatar de la domination directe ? », pp 179-197.

[25] Cahier republié aux Editions Complexe en 1991.

[26] La guerre d’Algérie et les Français, s.dir. jean-Pierre Rioux, Colloque de l’IHTP, Paris, Fayard, 1990, 700 p.

[27] La guerre d’Algérie et les Algériens, 1954-1962, actes de la table ronde organisée sous la direction de Charles-Robert Ageron les 26 et 27 mars 2006, publication Armand Colin et IHTP 2007, 346 p.

[28] Dans le tome 6, Liberté et dignité des peuples, Plon et La documentation française, pp 179-181, 204-216, 217-221.

[29] Voir l’article « A la mémoire de Charles-Robert Ageron (1923-2008) » que je publiai dans le n° 360-361, 2ème semestre 2008, pp 373-388, et sur mon site : http://guy.perville.free.fr/spip/article.php3 ?id_article=226 .

[30] N° 311, 2ème semestre 1996, articles de Ahmed Henni, « La naissance d’une classe moyenne paysanne musulmane après la Première guerre mondiale » (en Algérie), pp 47-63, et de Benjamin Stora, « Le petit soldat. Godard ou les ambiguïtés d’une guerre », pp 93-99.

[31] N° 315, 2ème trimestre 1997, articles de Matthew Connelly, « The French-American Conflict over North-Africa and the Fall of the Fourth Republic », pp 9-27 ; et de Jean-Louis Planche, « Cinéma et histoire : l’autre côté de la mer », pp 121-122.

[32] N° 319, 2ème trimestre 1998, article de Sylvain Bartet, « Aspects de la pacification en Grande Kabylie (1955-1962), Les relations entre les Sections administratives spécialisées (SAS) et les populations », pp 3-32, et N° 321, 4ème trimestre 1998, article de Charles-Robert Ageron, « Une troisième force combattante pendant la guerre d’Algérie. L’armée nationale du peuple algérien et son ‘chef’ le général Bellounis, mai 1957-juillet 1958 », pp 65-76.

[33] N° 328-329, 2ème semestre 2000, articles de Grégor Mathias, « Vie et destins des supplétifs d’Hammam Melouane », pp 241-265 ; de Marc-Olivier Gavois, « Le bilan de la fusillade du 24 janvier 1960, genèse d’un mythe ? » pp 267-276 ; de Samya Al Machat, « La crise de Bizerte, 1960-1962 », pp 299-326 ; et de Françoise Banat-Berger, « Les sources de la guerre d’Algérie aux Archives nationales », pp 327-351.

[34] Voir « Hommage à Daniel Lefeuvre (1951-2013) », http://guy.perville.free.fr/spip/article.php3 ?id_article=310.

[35] Hélène d’Almeida-Topor de 2001 à 2011, Hugues Tertrais de 2011 à 2020, Pierre Vermeren depuis 2021.

[36] Citons les principales (après les réponses que j’ai dû faire dans la revue L’Histoire à Annie Rey-Goldzeiguer et Claude Liauzu en 1997, puis à Mohammed Harbi et Gilbert Meynier en 1999) : polémiques sur le 17 octobre 1961 opposant l’association « 17 octobre 1961 contre l’oubli » à l’historien Jean-Paul Brunet, puis les signataires du « Livre blanc de la guerre d’Algérie » à la thèse sur la torture française en Algérie de l’historienne Raphaëlle Branche, et enfin notre collègue Catherine Coquery-Vidrovitch à Daniel Lefeuvre après la publication du livre de celui-ci Pour en finir avec la repentance coloniale en 2006 (voir les comptes rendus de Hubert Bonin et de Jacques Frémeaux dans la revue, n° 354-355, 1er semestre 2007, pp 354-357).

[37] N° 386-387, 1er semestre 2015, Présentation de la thèse de Fabien Sacriste, Les camps de regroupement. Une histoire de l’Etat colonial et de la société rurale pendant la guerre d’indépendance algérienne (1954-1962), pp 257-261.

[38] N° 358-359, 1er semestre 2008, « L’élection législative du 30 novembre 1958 en Algérie », pp 29-44, et n° 370-371, 1er semestre 2011, « L’Institut d’études politiques d’Alger (1949-1962 », pp 319-328.

[39] N° 358-359, 1er semestre 2008, « De Gaulle et le problème algérien en 1958 », pp 15-27 ; et n° 394-395, 1er semestre 2017, « Les engagements politiques des étudiants musulmans à l’Université d’Alger, (1909-1971 », pp 105-125.

[40] N° 338-339, 1er semestre 2003, « Un rapport d’inspecteur des finances en guerre d’Algérie. Michel Rocard, des campsderegroupementaudevoird’information », pp 163-197.

[41] N° 350-351, 1er semestre 2006, « Roger Letourneau, un historien de l’Afrique du Nord face à la décolonisation », pp 335-365.

[42] N° 352-353, 2ème semestre 2006, « L’ethnologue et les savoirs autochtones : Jean Servier et les Berbères d’Algérie, étude de cas », pp 47-55.

[43] N° 354-355, 1er semestre 2007, « Le libéralisme face au processus de décolonisation. Le cas de Raymond Aron », pp 271-284.

[44] N° 358-359, 1er semestre 2008, « Les Etats-Unis et la question coloniale en Afrique du Nord, 1945-1962 », pp 249-266.

[45] N° 390-391, 1er semestre 2016, conférence de Hartmut Elsenhans à Alger, « Les illusions françaises et la guerre d’Algérie dans l’historiographie. Entre nostalgie et constat d’une décolonisation inévitable ». Présentation et corrections stylistiques de Guy Pervillé (avec l’aide de Colette Zytnicki), pp 321-346.

[46] N° 396-397, 2ème semestre 2017, « Contournement et transgression de la norme chez des notables et fonctionnaires « indigènes » : les caïds de communes mixtes en Kabylie (1940-1956) », pp 169-192.

[47] N° 332-333, 2ème semestre 2001, « Les manifestations de rappelés contre la guerre d’Algérie. Contestation et obéissance », pp 407-427 ; et n° 370-371, 1er semestre 2011, « Refuser l’autorité ? Etude des désobéissances de soldats français pendant la guerre d’Algérie (1954-1962) », pp 57-66.

[48] N° 338-339, 1er semestre 2003, article de Sylvie Thénault, « La magistrature à l’épreuve de la guerre d’indépendance algérienne », pp 153-162.

[49] N° 342-343, 1er semestre 2004, « Un tournant dans la bataille de Paris : l’engagement de la force de police auxiliaire (20 mars 1960) », pp 321-344.

[50] N° 356-357, 2ème semestre 2007, « Le sang des disparus d’Algérie en mai-juin 1962 : un drame oublié de la guerre d’Algérie », pp 265-280. Voir mes deux mises au point sur ce sujet : « Les prises de sang forcées en Algérie en 1962 : mythe ou réalité ? », http://guy.perville.free.fr/spip/article.php3 ?id_article=261 (2011), « Du nouveau sur les prises de sang forcées : la libération du légionnaire Esteban Sanchez » (2019), http://guy.perville.free.fr/spip/article.php3 ?id_article=434 , et mes deux réponses à Malika Rahal : http://guy.perville.free.fr/spip/article.php3 ?id_article=485, http://guy.perville.free.fr/spip/article.php3 ?id_article=487

[51] N° 388-389, 2ème semestre 2015, « La jeunesse européenne dans les derniers mois de la guerre d’Algérie (mars-juillet 1962) : entre engagement et encadrement », pp 221-238.

[52] N° 406-407, 1er semestre 2020, « La crise du logement comme enjeu en période de décolonisation : le cas de la ville de Bône en Algérie (1945-1962) », pp 182-209 (avec Khedidja Boufenara et Françoise Tagliano-Des Garets).

[53] N° 340-341, 2ème semestre 2003, « Aperçu sur l’histoire de l’islam à Marseille, 1813-1962, Pratiques religieuses et encadrement des Nord-Africains », (avec photos) pp 269-296.

[54] N° 356-357, 2ème semestre 2007, « Des Français d’Afrique du Nord à Palaiseau, 1955-1962. Le cas de la résidence du Parc d’Ardenay », pp 281-300.

[55] N° 368-369, 2ème semestre 2010, « Les rapatriés d’Algérie et la presse. Le cas lyonnais », pp 421-438.

[56] N° 374-375, 1er semestre 2012, « Les ports de la Côte d’Opale pendant la guerre d’Algérie », pp 299-318.

[57] N° 396-397, 2ème semestre 2017, « L’implantation du mouvement nationaliste algérien en métropole. L’exemple de Besançon dans les années 1950 », pp 145-168.

[58] N° 410-411, 1er semestre 2021, « Sur l’expression ‘pied-noir’, une mise au point historico-sémantique », pp 263-276.

[59] N° 354-355, 1er semestre 2007, « Les relations militaires entre l’Algérie et l’URSS, de l’indépendance aux années 1970 », pp 37-61.

[60] N° 384-385, 2ème semestre 2014, « Juristes en coopération. Magistrats et professeurs de droit en Algérie (1962-début des années 1980) », pp 187-209.

[61] N° 404-405, 1ème semestre 2019, « Français et chrétiens dans l’Algérie de Boumedienne. Pieds-noirs, ‘Pieds rouges’ et coopérants, de Ben Bella aux années 1970 », pp 175-207.

[62] N° 406-407, 1er semestre 2020, « La coopération, un terrain de concurrence est-ouest en Algérie » (avec en annexe un rapport de Stéphane Hessel sur l’aide soviétique à l’Algérie en 1968), pp 131-150.



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