Nouveaux comptes rendus parus dans Outre-mers, revue d’histoire (2021)

samedi 14 août 2021.
 
Le numéro 410-411 d’Outre-mers, revue d’histoire (1er semestre 2021) est paru au début juillet, et il contient comme les précédents une grande quantité d’articles et de comptes rendus de lecture. J’y ai contribué par les deux comptes rendus suivants (pp 298-300 et pp 303-305).

GILDEA Robert, L’Esprit impérial. Passé colonial et politiques du présent . Traduit de l’anglais par Simon Duran. Paris, Passés composés, Humensis, janvier 2020, 495 p. ISBN : 978-2-3793-3105-3. Avec photos en noir et blanc intégrées dans le texte, notes en fin de volume, bibliographie, index des noms de personnes et des noms de lieux, remerciements, table des crédits et table des matières.

Ce livre a d’abord été publié en anglais en 2019 sous le titre Empires of the Mind par Cambridge University Press. L’auteur, Robert Gildea, professeur à l’Université d’Oxford, est un spécialiste de l’histoire de la France aux XIXe et XXe siècles, sans être spécialiste de l’histoire des colonisations. Comme l’indique le sous-titre de son livre, il se propose d’établir des liens entre le passé et le présent, entre l’histoire et la politique. La bibliographie est riche et variée, elle n’ignore pas les auteurs francophones, mais sa catégorie la plus large (« Livres, articles de journaux et essais ») ne distingue pas méthodiquement entre divers degrés d’historicité. L’historiographie de l’Algérie coloniale en France n’est évoquée qu’à travers les deux grands noms de Charles-André Julien et Charles-Robert Ageron, et celle de la mémoire de la guerre d’Algérie à travers ceux de Benjamin Stora et du groupe ACHAC de Pascal Blanchard, ce qui est loin d’une étude historiographique complète. L’impression qui se dégage est bien celle d’une réflexion engagée sur des questions politiques actuelles plutôt que celle d’une histoire distanciée.

Cela n’enlève rien à l’intérêt de ce livre, dont l’introduction part d’événements très proches de l’actualité : le référendum britannique de 2016 sur le maintien ou le retrait de la Grande Bretagne de l’Union européenne, et la condamnation de la colonisation française comme étant un « crime contre l’humanité » par le candidat Emmanuel Macron à Alger en février 2017. L’auteur mobilise l’histoire au service d’une analyse politique. Il explique l’origine de son livre par une série de conférences qu’il a données en 2013 à l’Université Queen’s de Belfast, en tentant de répondre à deux questions : « comment se peut-il que ceux-là même qui, en 1944, ont libéré la France depuis l’Algérie ont pu y revenir dix ans plus tard pour y torturer des insurgés présumés qui s’efforçaient d’expulser les colons ? » Et en second lieu, « dans quelle mesure les problèmes contemporains que la France a rencontrés avec ses immigrants, d’origine nord-africaine et musulmane pour beaucoup d’entre eux, constituent d’une certaine manière une répétition de la guerre d’Algérie ? » Deux questions qu’il se posait donc « avant l’attentat contre Charlie Hebdo et le Bataclan en 2015, qui ne firent que confirmer la nécessité d’interroger le rapport entre l’attitude de la France en tant que puissance néo-coloniale en Syrie et les attentats djihadistes de Paris » (p 27).

Mais l’auteur choisit de se pas se limiter à la France : « Pour établir ce qu’il y avait d’exceptionnel ou non dans le cas français, j’ai décidé de mener une étude comparative en me penchant sur l’histoire d’une autre puissance coloniale, la Grande Bretagne », qui fut très longtemps la principale rivale de la France outre-mer. Approche qui permet également « de réévaluer l’interprétation d’après laquelle, si la décolonisation française fut violente et douloureuse, guerre d’Algérie oblige, la britannique aurait consisté en un paisible et relativement indolore ‘transfert du pouvoir’ aux élites nationales locales ». Mais elle prend également en compte la différence d’attitude des deux pays envers l’Europe, sensible depuis Napoléon et le Congrès de Vienne, et de nouveau depuis que les deux Etats ont été confrontés à la création de la communauté européenne.

Cette problématique comparative est le point fort du livre. Tout au long de ses chapitres, l’auteur démontre que, si l’on fait abstraction de la colonisation de peuplement que la Grande Bretagne a pratiquée avec un succès durable en Amérique du Nord (Etats-Unis compris), en Australie et en Nouvelle-Zélande, la comparaison entre les deux puissances est tout à fait valable, autant dans la course à l’occupation des territoires ‘vacants’ au XIXème siècle que dans l’acceptation tardive d’une décolonisation plus ou moins forcée au milieu du XXème siècle, et dans l’inversion des flux migratoires qui l’a immédiatement suivie, aboutissant à une « colonisation à l’envers ». Il apparaît ainsi que les deux décolonisations ont été beaucoup plus proches que ce que l’on a trop longtemps répété. Ainsi, conclut l’auteur, la France et la Grande Bretagne, toutes deux dotées d’un passé colonial, ont cessé d’être des puissances mondiales tout en restant membres permanents du conseil de sécurité de l’ONU. Elles ont été entretenues dans la croyance qu’elles étaient toujours de grandes puissances en nourrissant des fantasmes d’empire (...) éclipsés par l’angoisse de la perte de l’empire : « L’angoisse des anciens colonisateurs, cependant, est de peu de poids comparée à celle des anciennes populations colonisées qui sont venues vivre et travailler dans la métropole ; une angoisse qui leur vient de l’exclusion et de l’oppression autrefois endurées dans les colonies, mais aussi de l’exclusion et de l’oppression que trop souvent elles endurent aujourd’hui encore dans cette même métropole ».

Pourtant, ce livre n’emporte pas pleinement la conviction, parce que son auteur adopte dès le début un ton excessivement moralisateur, qui donne l’impression d’une plaidoirie d’avocat visant à faire comprendre aux dirigeants des deux Etats et à leurs électeurs qu’ils ont en quelque sorte provoqué eux-mêmes les attentats terroristes sur leur sol dont ils se plaignent. Même s’il reconnaît dès son introduction que « l’empire ne fut jamais une réalité unique », mais un « phénomène protéiforme, improvisé avant d’avoir été conçu comme un tout », on aimerait néanmoins trouver des analyses plus précises que la distinction de trois formes d’empire : « soit commerciaux, soit coloniaux, soit territoriaux » (p 10). Et on regrette de ne rien trouver sur les phénomènes démographiques et migratoires, qui ont pourtant joué un très grand rôle dans la colonisation de peuplement dont la France, contrairement à la Grande-Bretagne, n’a jamais eu les moyens. Même dans la perspective de gauche dont l’auteur se réclame, on serait tenté de lui rappeler cette citation de Karl Marx (dans un article publié en 1853 par le New York Tribune) : « l’humanité peut-elle satisfaire à sa destination sans une révolution fondamentale dans l’état social de l’Asie ? Si elle ne le peut, alors l’Angleterre, quels qu’eussent été ses crimes, a été, en réalisant cette révolution, l’instrument inconscient de l’histoire ».

Le principal regret que laisse la lecture de ce livre est qu’il ne pose pas explicitement la question fondamentale qui apparaît implicitement dans ses dernières lignes : « L’enjeu ultime est celui de l’égalité, le principe qui vent que dans la société et dans la vie politique tous les individus et toutes les communautés soient revêtus des mêmes droits et puissent jouir du même respect et de la même justice » (p 399). L’auteur entend-il par là une autonomie législative de « communautés » définies par l’origine ethnique ou la religion, ou bien une égalité entre des individus soumis à la loi commune de leur terre d’accueil ? La France a pratiqué la première formule dans l’Algérie coloniale, au nom de la politique d’association entre des populations distinctes inspirée d’exemples britanniques ; elle a choisi la seconde en accordant sa pleine citoyenneté à tous les musulmans algériens venant en France et optant pour la nationalité française à partir de 1962 et à tous les enfants d’Algériens nés en France à partir de 1963 avec effet à leur majorité. Doit-elle ou non regretter ce choix ? Ce livre ne nous le dit pas.

Guy Pervillé

RIGOUSTE Mathieu, Un seul héros, le peuple. La contre insurrection mise en échec par les soulèvements algériens de décembre 1960 . Toulouse, Editions Premiers matins de novembre, février 2020, 388 p. ISBN : 9782955917459. Avec sommaire, photographies insérées dans le texte et bibliographie, remerciements, notes.

Ce livre mérite un examen attentif, du point de vue de la forme d’abord, et ensuite du fond.

Du point de vue de la forme, c’est le premier exemple d’application des règles du politiquement correct que j’ai eu l’occasion de lire depuis un demi-siècle. La maison d’édition se réclame explicitement d’un militantisme anticolonial. Dès la page 4 est indiqué le sens des lettres « TW » (« Trigger warning - Avertissements concernant les récits de violence »), qui signalent tous les passages mentionnant des actes de violence physique ou sexuelle susceptibles de choquer la sensibilité des lecteurs. En effet, la guerre d’Algérie n’est pas un sujet recommandable aux âmes sensibles, mais dans ces conditions l’éditeur de ce livre ne ferait-il pas mieux de leur en déconseiller la lecture ? Puis vient un avertissement concernant l’égalité de genre : « Pour tenter de transcrire le genre de manière égalitaire, nous avons combiné l’emploi du point dit normal et l’accord de proximité », dont un premier exemple est visible à la page 11 : « L’Etat français (...) n’a jamais pu obtenir la soumission générale des colonisé.e.s ». Noble scrupule, mais l’histoire doit-elle occulter le fait que le partage égalitaire des rôles entre les deux sexes, dans la guerre comme dans la paix, n’a jusqu’à présent jamais existé ?

Puis dans une longue introduction l’auteur présente et justifie sa démarche de chercheur en sciences sociales engagé (« Enquêter dans la bataille »), et le lecteur ne peut qu’approuver cet effort d’introspection inhabituel. Il expose en détail ses « conditions d’enquête hybrides et contradictoires » (pp 12-15), parce que « l’Algérie entretient aussi un rapport complexe avec ma construction personnelle, sociale et historique ». Il insiste fortement sur l’importance de son origine juive du côté de sa mère, sur la stratégie de l’impérialisme visant à « dissocier les colonisés juifs et musulmans », en permettant aux juifs algériens « d’échapper à certaines formes de l’oppression coloniale en échange de leur dissociation des musulman-e-s et de l’histoire du Maghreb central », et il rapporte en détail les injustices infligées à ses grands-parents par l’antisémitisme colonial à l’époque de Vichy. Au contraire, il prétend que ses ancêtres juifs n’ont pas eu à souffrir d’un antijudaïsme musulman : « Bien que les différents systèmes politiques mis en place ne leur ont presque jamais fourni un statut juridique égal à celui des autres habitant-e-s, les juifs et les juives y vivaient semble-t-il mieux qu’en Europe » (p 12). Affirmation soutenable si l’on se situe en 1492, mais très contestable avant, pendant et après la colonisation française, où de nombreux exemples de mépris ou de haine anti-juive de la part de musulmans sont attestés par des auteurs comme Georges Bensoussan (« Juifs en pays arabes, le grand déracinement, 1850-1975, Tallandier 2012), ou Pierre Darmon analysant dans son livre Un siècle de passions algériennes (Fayard, 2009, pp 770-801) les rôles des antisémitismes européen et musulman dans le pogrom de Constantine du 5 août 1934, ou encore Albert Memmi, juif tunisien et auteur bien connu du Portrait du colonisé, précédé du portrait du colonisateur, préfacé par Jean-Paul Sartre en 1957. En occultant cette réalité déplaisante, Mathieu Rigouste donne l’impression de vouloir borner son champ de vision par des oeuillères. On ne s’étonnera donc pas de le voir minimiser la réalité et la signification du saccage de la grande synagogue de la Casbah d’Alger le 12 décembre 1960, en affirmant imprudemment que « l’inégalité des juifs et juives avec les musulman.e.s en Algérie a été instituée par des Etats coloniaux ottomans puis français et non par les classes populaires » , et que « l’amalgame qui associe les juifs et les juives algériennes au colonialisme a été propulsé par les lois coloniales rapprochant leur statut de celui des Européen-ne-s » (pp 209-210).

Mais la défense d’une identité juive n’est pas son propos, puisque, dit-il en note, le mot juif ne prend pas de majuscule car « il ne s’agit pas de désigner une identification ethnique ou nationale mais des personnes marquées par un stigmate et assignées historiquement à ce statut politique et social ». Et dans le texte (p 14) : « ma judaïté s’est confondue avec cette algérianité aliénée. Ma mère et moi avons hérité de cette généalogie hybride, à l’intersection des frontières du monde impérial. Nous sommes à la fois d’origine algérienne et descendants de travailleuses et travailleurs immigrés tout en expérimentant une condition sociale construite comme blanche et juive ». Il emploie significativement la notion de « blanchissement » socio-culturel (p 13) comme synonyme de séparation imposée d’avec ses compatriotes « non-blancs » : « la structuration raciste et patriarcale de la société française m’a ainsi déterminé une condition matérielle et sociale privilégiée parmi les classes populaires, basée sur la relégation de celles et ceux stigmatisés comme non-blancs ». Il oublie ainsi que la peau blanche était, jusqu’en 1962, un trait commun à presque tous les habitants de la France métropolitaine - qualifiés en mars 1959 par le général de Gaulle de « peuple européen de race blanche (...) et de religion chrétienne » - et que même en Algérie, la distinction entre les populations dominantes et dominées n’était pas fondée sur un critère de « race » ou de couleur de peau, mais sur le critère juridique de soumission au Code civil ou à un autre droit privé (coranique ou coutumier).

Pour autant, la méthode que définit l’auteur est à la fois classique par la recherche de toutes les sources écrites disponibles, et novatrice par l’importance attachée à la relation personnelle entre l’enquêteur et ses témoins : « Je me suis ainsi constamment retrouvé en position de jeune sympathisant, parfois de petit-fils, de cousin éloigné ou d’ami des amis, en tout cas en position de recevoir une transmission pour la porter et non en expert venu ausculter ». Il définit son projet comme étant de faire une « socio-histoire » dans une perspective « populaire » : « Cette socio-histoire populaire ne prend pas les dominés.e.s comme objet de recherche mais se propose d’étudier des techniques et des rapports de domination depuis le point de vue de celles et ceux qui les ont subis et ont réussi à les saboter ». Ces techniques de domination sont « des programmes de répression militarisées ayant pour objectif assumé de contrôler une ‘population’ en lui menant des formes de guerre policière », théorisées par Charles Lacheroy, Roger Trinquier, David Galula et d’autres experts militaires français sous le nom de « guerre révolutionnaire » ou « subversive ». Quant à la notion de « peuple » dont il se réclame, l’auteur est bien conscient de son ambiguïté en arabe comme en français (« communauté nationale », ou « classes populaires » ?), et il s’efforce d’en préciser la définition. Puisqu’il prend en compte (pp 25-28) l’objection que j’avais développée dans un de mes articles paru en 1986 : « Le rôle décisif attribué à un ‘peuple’ mal défini, doté d’une volonté générale et d’une vertu patriotique inébranlable, tient plus du mythe que de la réalité », je ne peux qu’en prendre acte et attendre de voir comment il réalise son projet.

Après avoir retracé à grands traits la formation des doctrines de la guerre (contre) révolutionnaire, l’auteur raconte son application au « champ de bataille algérien » de 1830 à 1959, en me citant de nouveau (p 84) pour établir que la « bataille d’Alger » de 1957 n’avait pas mis définitivement au terrorisme urbain. Puis il présente « la situation et les rapports de force en 1960 », d’une manière pertinente mais en négligeant deux faits très importants : l’échec de la négociation proposée par le chef de la wilaya IV, Si Salah, au général de Gaulle, de mars à juin 1960, expédiée en 6 lignes (pp 88-89) , et le discours du 4 novembre 1960 par lequel le président de la République française révéla - au grand désespoir de son Premier ministre Michel Debré - que la République algérienne, laquelle n’avait jamais existé, existerait un jour, ce qui reconnaissait pour la première fois la légitimité de la revendication indépendantiste et permettait de prévoir sa victoire finale. Le quasi escamotage de ces deux points capitaux donne l’impression d’un fatalisme historique, en faisant croire que l’indépendance avait toujours été certaine. Il discute ensuite, avec un juste esprit critique, la réalité et l’importance d’une reconstitution de l’organisation du FLN à Alger dans les derniers mois de 1960.

Enfin, à partir de la page 101, l’auteur entre dans le vif de son sujet : le récit détaillé du « dernier séjour d’un chef d’Etat français en Algérie coloniale » (du 9 au 13 décembre 1960), des manifestations hostiles et projets de coup de force militaire et d’assassinat du général de Gaulle ourdis dans le cadre du Front de l’Algérie française (FAF), et des contre-manifestations algériennes musulmanes qui tournèrent rapidement à l’émeute et furent réprimées dans le sang à Oran, Alger, Constantine et dans de nombreuses villes moins importantes. S’appuyant à la fois sur de très nombreux témoignages de témoins algériens, sur des travaux d’historiens algériens et français et sur des documents tirés des archives françaises, il démontre d’une manière convaincante que ce vaste mouvement populaire spontané ne fut ni le résultat d’une vaine tentative gaulliste de mobiliser les musulmans algériens contre les Français d’Algérie au nom de l’Algérie algérienne, ni celui d’un plan savamment orchestré par les chefs des wilayas locales et par le GPRA (encore très démoralisé par la récente affaire Si Salah). Les derniers chapitres approfondissent les enseignements de ces manifestations, ressenties par tous les témoins même français comme « un véritable Dien Bien Phu psychologique ».

Ce livre est donc à lire. Il donne à un historien français deux impressions contradictoires. D’une part, une irritation due à une partialité systématiquement assumée. D’autre part, la satisfaction de voir respecter les règles de la recherche historique fondées sur l’utilisation de toutes les sources et de tous les travaux existants pour réaliser une enquête aussi complète que possible. On regrettera néanmoins que l’auteur n’ait pas connu et utilisé les chapitres que j’ai consacrés au même sujet dans mon livre Histoire iconoclaste de la guerre d’Algérie et de sa mémoire, publié par les éditions Vendémiaire en 2018 (pp 127-138 et pp 281-296), utilisant notamment la thèse inédite de Robert Davezac (La montée des violences dans le Grand Alger, 1er juin 1958-30 avril 1961, Université de Toulouse-Le Mirail 2008).

Guy Pervillé

PS : A ne pas manquer dans ce numéro, l’article d’Alain Ruscio : "Sur l’expression Pieds-Noirs, une mise au point historico-sémantique" (pp 263-276), qui complète et met à jour ma mise au point de 2004 : "Pour en finir avec les Pieds-Noirs" (voir sur mon site : http://guy.perville.free.fr/spip/article.php3 ?id_article=34 ).


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